Un hymne national qui enflamme les gradins à Montréal, des bagels québécois aux couleurs du Canada... La crise avec les États-Unis bouscule les Canadiens et encore plus les Québécois dont beaucoup se découvrent plus attachés au pays qu’ils ne le pensaient. La virulence des attaques du président américain Donald Trump contre son voisin du nord et l’impérieuse nécessité de réaffirmer la souveraineté nationale ont déclenché un débat sur le sens d’être Canadien au XXIe siècle, ce qui a par ricochets, des conséquences sur la campagne électorale actuelle.
Le réveil du patriotisme canadien au Québec
Contre toute attente, c’est au Québec, province francophone qui cultive sa différence avec le reste du Canada, que le sentiment patriotique canadien a le plus progressé ces dernières semaines. Dans un quartier très favorable au Bloc Québécois, parti indépendantiste, Carole Potvin et Pierre Choinière aiment venir prendre un café le matin et comme beaucoup, les bouleversements actuels reviennent dans leurs conversations.
Une relation complexe avec l'identité canadienne
Le Québec a toujours entretenu une relation particulière avec l’identité canadienne, en raison de sa langue, de sa culture et de son histoire politique. Le dernier référendum sur l’indépendance date de 1995, mais ils étaient nombreux il y a quelque temps encore à espérer qu’un nouveau vote ait lieu. Mais pour certains, tout a basculé.
Témoignages de Québécois
«C’est fou en quelques semaines, j’ai évolué sur beaucoup de choses: je me sens très Canadienne!», explique Carole Potvin. «On s’est senti menacé et pour affronter l’ennemi américain, il me parait clair qu’il faut être unis». «Pendant longtemps, j’ai été favorable au Québec indépendant, mais je pense que dans le monde d’aujourd’hui, on perd notre temps. Quand face à vous, vous avez les États-Unis, il faut être grand et fort», renchérit son compagnon.
Évolution des sentiments patriotiques
En seulement deux mois, entre décembre 2024 et février 2025, le pourcentage de Québécois se disant «fiers» ou «très fiers» d’être Canadiens a fait un bond de 13 points pour atteindre 58%. Et la progression est encore plus importante parmi ceux se disant «très fiers» d’être Canadiens: ils sont passés de 23% à 37%. Même si malgré tout, c’est au Québec que ces chiffres restent les plus faibles.
Facteurs de ce changement
- La virulence des attaques du président américain Donald Trump
- La nécessité de réaffirmer la souveraineté nationale
- Le débat sur le sens d’être Canadien au XXIe siècle
- Les conséquences sur la campagne électorale actuelle
Ces facteurs ont contribué à un réveil du patriotisme canadien au Québec, marquant un tournant dans la perception de l'identité nationale parmi les Québécois.