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Controverse autour de la décharge des Tattes-de-Bogis en Suisse


Les défenseurs de l'environnement s'opposent à un projet de décharge de 1,7 million de mètres cubes de matériaux d'excavation près de la Versoix.

Controverse autour de la décharge des Tattes-de-Bogis en Suisse

Les défenseurs de l'environnement montent au créneau. L'objet de leur inquiétude: la décharge des Tattes-de-Bogis. Situé entre Chavannes-de-Bogis (VD) et Chavannes-des-Bois, ce site de plus de 50 hectares est envisagé, selon les documents officiels, pour le stockage d'environ 1,7 million de mètres cubes de matériaux d'excavation de type A (gravats) et de type B (peu pollués), et ce sur dix ans. Il est l'un des endroits identifiés dans le plan sectoriel des décharges de 2024 du canton de Vaud. L'entreprise Ronchi serait à la manœuvre pour l'exploitation.

Levée de boucliers contre une décharge près de la Versoix

Les craintes des associations environnementales

L'association EcoLaVersoix fustige la création d'«une immense décharge de 2 km de long, à 100 mètres de la rivière franco-suisse de la Versoix». Selon ses calculs, celle-ci s'étendrait sur «70 terrains de football» et engendrerait «le passage supplémentaire de 75 camions par jour». Dans sa pétition, l'association rappelle que les marais de la Versoix situés à proximité sont «un site unique protégé». Il s'agit également d'un lieu de reproduction pour les batraciens et d'un corridor pour la faune. S'ajoute le possible impact sur l'eau potable, «car les eaux de ruissellement de la décharge s'écouleraient dans la rivière et pollueraient le Léman». Plus de 25'500 paraphes ont été récoltés.

La Fédération des Sociétés de Pêche Genevoises (FSPG) partage les craintes des signataires. «Depuis plus de 30 ans, les pêcheurs et pêcheuses genevois constatent la lente dégradation des eaux de la Versoix à la suite de l’urbanisation forcenée du Pays de Gex, dixit son secrétaire, Maxime Prevedello. On ne peut accepter une nouvelle atteinte à ce milieu aquatique précieux et fragile.» Et d'ajouter: «Qu’un site, à proximité immédiate de la rivière et d’une grande valeur biologique et faunistique, soit envisagé par le canton de Vaud pour y enterrer 2 millions de mètres cubes de gravats et de déchets de chantier pouvant contenir de l’amiante apparaît totalement inacceptable.»

Réactions politiques

Des députées se sont également saisies du problème. La Verte Nathalie Vez a posé une question au Conseil d'Etat vaudois. En novembre 2024, l'Exécutif lui a répondu: «Ce projet est encore en phase d'étude et les analyses se poursuivent. Les expertises en cours portent notamment sur la protection du bas-marais et de la zone alluviale Grand-Bataillard.»

Du côté de Genève, c'est la Centriste Christina Meissner qui a interpellé le Conseil d'Etat, lui demandant d'agir. «J'avais déposé une motion afin que le Canton s'implique. En effet, une parcelle appartient à l'Etat de Genève, il s'agit de celle qui comprend l'accès à la future décharge.» Selon cette amoureuse de la nature, «les gens ne se rendent pas compte. Mais, c'est un désastre absolu de mettre une décharge à cet endroit! On est à un moment crucial du projet, celui de l'enquête. C'est le moment d'agir!»

Points clés du projet

  • Site de plus de 50 hectares entre Chavannes-de-Bogis (VD) et Chavannes-des-Bois
  • Stockage de 1,7 million de mètres cubes de matériaux d'excavation sur dix ans
  • Projet identifié dans le plan sectoriel des décharges de 2024 du canton de Vaud
  • Entreprise Ronchi à la manœuvre pour l'exploitation
  • Craintes pour la qualité de l'eau de la rivière franco-suisse de la Versoix
  • Pétition de l'association EcoLaVersoix avec plus de 25'500 signatures
  • Interventions politiques de Nathalie Vez (Verts) et Christina Meissner (Centriste)

Le dossier est au stade de l'enquête, et les défenseurs de l'environnement ainsi que les politiques restent vigilants pour protéger ce site unique et préserver la qualité de l'eau de la Versoix.