Deux mois après les critiques du pape François sur la politique migratoire de l'administration Trump, le vice-président américain JD Vance, fervent catholique, a été reçu au Vatican. Cette visite intervient dans un contexte de tensions idéologiques entre le Saint-Siège et la Maison Blanche, notamment sur les questions de migration et de justice sociale.
Rencontre au Vatican: JD Vance et les hauts responsables du Saint-Siège
Le vice-président américain JD Vance est arrivé samedi matin au Vatican où il doit rencontrer le Secrétaire d’Etat et N.2 du Saint-Siège. Cette visite est particulièrement significative, car elle survient deux mois après de vives critiques du pape François contre la politique migratoire de l’administration Trump.
Arrivée au Palais Apostolique
Fervent catholique, JD Vance est arrivé peu avant 9h au palais apostolique avec sa délégation pour s’entretenir avec le cardinal italien Pietro Parolin ainsi que Mgr Paul Richard Gallagher, secrétaire pour les relations avec les États. Cette rencontre est une opportunité pour discuter des différences idéologiques et des possibles points de convergence entre les deux parties.
Espoir de rencontrer le pape François
M. Vance, converti au catholicisme à 35 ans, espère également rencontrer le pape François, en convalescence après une grave pneumonie. Bien que sa présence n’ait pas été officiellement confirmée, le pape François devrait apparaître dimanche en marge de la messe de Pâques. Cette rencontre, si elle a lieu, pourrait être un moment crucial pour apaiser les tensions entre le Vatican et la Maison Blanche.
Fractures idéologiques profondes
Des fractures idéologiques profondes séparent les deux hommes: le chef des 1,4 milliard de catholiques prône une Église plus ouverte et défend l’accueil des migrants tandis que M. Vance veut faire de son pays une forteresse aux valeurs conservatrices. Ces différences ont été mises en lumière par plusieurs déclarations et actions du pape François.
Critiques du pape François
En février, François s’était attiré les foudres de la Maison Blanche en condamnant, dans une lettre aux évêques américains, les expulsions massives de migrants voulues par Donald Trump, qualifiées de «crise majeure». Le pape avait prévenu: «Ce qui est construit sur le fondement de la force, et non sur la vérité de la dignité égale de tout être humain, commence mal et finira mal». Cette déclaration a été perçue comme une critique directe de la politique migratoire de l’administration Trump.
En 2024, le souverain pontife avait déjà fait une rare incursion dans la campagne électorale américaine en qualifiant de «folie» les attitudes hostiles aux migrants et en critiquant les personnalités catholiques américaines de droite pour leurs positions trop conservatrices. Ces critiques ont mis en lumière les tensions entre le Vatican et certaines factions conservatrices de l’Église américaine.
Proximité avec la frange conservatrice de l’Église américaine
M. Vance est proche de la frange conservatrice de l’Église américaine, très critique envers le pape argentin pour ses positions sur les migrants, les fidèles LGBT+ ou certaines questions de justice sociale. Cette proximité ajoute une dimension supplémentaire aux tensions entre le Vatican et la Maison Blanche.
Visite à Rome et rencontre avec Giorgia Meloni
Arrivé vendredi à Rome pour le weekend pascal, M. Vance a rencontré la Première ministre italienne Giorgia Meloni. Il s’est ensuite rendu à la basilique Saint-Pierre, accompagné de son épouse Usha et de leurs trois enfants, pour assister à l’office de la Passion du Vendredi saint, qui commémore la mort du Christ sur la Croix. Cette visite a été l’occasion de réaffirmer ses convictions religieuses et de montrer son attachement aux traditions catholiques.
La rencontre entre JD Vance et les hauts responsables du Vatican marque une étape importante dans les relations entre le Saint-Siège et l’administration Trump. Elle pourrait ouvrir la voie à un dialogue plus constructif sur les questions de migration et de justice sociale, malgré les différences idéologiques profondes entre les deux parties.
