Trois personnes ont été blessées par balle jeudi après-midi à Rennes sur la dalle Kennedy, un lieu connu pour le trafic de stupéfiants, a-t-on appris de source policière confirmant une information de Ouest-France. Interrogée sur place par des journalistes, la maire de Rennes Nathalie Appéré a précisé que, outre les trois blessés par balles, une quatrième personne a été blessée, «renversée par un véhicule», lorsque les auteurs des faits ont pris la fuite. Les quatre victimes ont été prises en charge au CHU de Rennes et «les nouvelles sont rassurantes sur l’état de santé de ces personnes, pas de pronostic vital engagé», a-t-elle déclaré.
Arrestations et saisies après la fusillade
Interpellations et découvertes
À la suite de la fusillade, quatre individus ont été interpellés et placés en garde à vue. Un homme de 20 ans, déjà inscrit au fichier des antécédents judiciaires, a été arrêté jeudi à proximité d’un véhicule retrouvé entièrement calciné. Selon une source policière, les enquêteurs ont découvert à l’intérieur de ce véhicule une arme de poing ainsi qu’une cagoule. Dans la nuit, trois autres hommes, âgés de 20, 22 et 23 ans, également connus de la justice, ont été arrêtés dans un logement lors d’une intervention du RAID. Une perquisition des lieux a permis de saisir des vêtements similaires à ceux portés par les tireurs présumés, mais aucune arme à feu n’a été retrouvée.
Enquête en cours
Une enquête pour «tentative de meurtre en bande organisée» a été ouverte, selon une source judiciaire. D'après les premiers éléments de l'enquête, la piste d'un conflit autour de la gestion d'un point de deal est envisagée.
Réaction des autorités locales
Sur la dalle Kennedy, où plusieurs épisodes de tirs se sont produits notamment en janvier, une importante présence policière était visible jeudi en fin de journée, dont des techniciens de la police scientifique, des enquêteurs de la police judiciaire et des CRS. «La CRS 82 est arrivée très rapidement, elle est déployée sur place. J’ai obtenu l’assurance qu’elle reste quelques jours», a ajouté Nathalie Appéré, dont la ville a, selon elle, «besoin de plus de présence policière».
«Il est trop tôt pour évidemment établir un lien entre ce qui s’est passé cet après-midi et le narcotrafic. Pour autant chacun voit que sur ce quartier les différents faits qui ont pu avoir lieu étaient sur fond de trafic de stupéfiants (...) C’est un combat qu’il faut mener au niveau national impérativement parce que les habitants qui vivent à proximité des points de deal vivent des situations qui sont absolument intenables, dans une peur qu’il faut nommer», a ajouté l’édile.
Témoignages des habitants
Moulay, 52 ans, qui habite le quartier Villejean depuis une vingtaine d’années, s’est dit «choqué». «Ce n’est pas la première fois. Mais là... On est en pleine journée, on est encore à un niveau supérieur. Il peut y avoir des balles perdues. Il y a déjà eu des blessés à Villejean à cause de balles perdues», a rappelé à l’AFP le quinquagénaire.
Faits antérieurs
Le 11 janvier, deux hommes, âgés d’une cinquantaine et d’une quarantaine d’années, avaient été victimes de tirs par des personnes circulant en voiture près de cette même place. L’une des victimes avait été touchée au thorax et à la jambe sans que son pronostic vital soit engagé, avait précisé à l’époque des faits le procureur de Rennes, Frédéric Teillet.
«On est encore à un niveau supérieur»