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Genève voit son excédent budgétaire chuter en 2024


Après des années record, la Ville de Genève affiche un excédent modeste de 9,8 millions. Les inquiétudes financières persistent malgré les centimes additionnels.

Genève voit son excédent budgétaire chuter en 2024

Après les exceptionnelles années 2022 et 2023, le retour à la normale. Les comptes 2024 de la Ville de Genève présentés ce jeudi affichent certes un excédent de 9,8 millions de francs, mais la somme paraît presque ridicule comparée aux résultats des deux exercices précédents: 148,9 millions engrangés en 2022, et même 198,2 millions en 2023. Bref, voici le reflux, également observé pour le Canton, à la différence notable que ce dernier nage encore dans l'opulence: ses comptes 2024 affichaient un excédent de 541 millions - contre 1,33 milliard en 2022 et 1,39 milliard en 2023.

Un excédent modeste mais des inquiétudes persistantes

Impôts des personnes physiques et morales

Pour le reste, les grandes tendances sont, assez naturellement, similaires pour l'Etat et la commune. L'impôt des personnes physiques (les individus) continue à progresser, alors que celui des personnes morales (les entreprises) se contracte. En Ville de Genève, le premier dégage 45 millions de plus que ce qui avait été budgété, alors que le second rapporte 66,8 millions de moins que prévu.

Les centimes additionnels complémentaires

«La situation est sauvée grâce aux centimes additionnels complémentaires», ce mécanisme qui a remplacé la taxe professionnelle depuis le 1er janvier 2024, expose Alfonso Gomez, le conseiller administratif chargé des finances. Ceux-ci rapportent 147,8 millions à la Municipalité - soit aussi bien que le plus haut niveau jamais atteint par la défunte taxe professionnelle, en 2009.

Les préoccupations d'Alfonso Gomez

L'élu Vert se satisfait d'un résultat «un peu meilleur que prévu», puisque la Ville tablait sur un déficit de 15,8 millions, mais il confie que «les impôts nous donnent quelques soucis, l'équilibre est précaire». Le gel de l'aide internationale décrété par les Etats-Unis le préoccupe, puisqu'il affecte directement la Genève internationale, «avec des conséquences en termes d'emploi». Les taxes douanières américaines l'inquiètent aussi; tout comme le train d'économies voulues par le Conseil fédéral.

Les défis à venir

S'ajouteront à ces incertitudes, en 2025, un manque à gagner que la Ville évalue à 50 millions de francs en raison de la baisse d'impôts votée par le peuple l'automne passé; et «une menace, l'initiative "j'y vis, j'y paie" (ndlr: qui prévoit que l'impôt des contribuables soit affecté à la seule commune où ils résident, alors qu'à ce jour, il est partagé entre celle où ils habitent et celle où ils travaillent), qui nous ferait perdre 70 millions de francs» si le peuple l'approuvait en mai.

Bref, «les comptes sont toujours bons mais un certains nombre d'inquiétudes commencent à apparaître, juge Alfonso Gomez. Nous verrons bien ce que l'avenir nous réserve...»