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La Maison-Blanche veut fermer l'accès canadien à la Haskell Free Library


Les tensions entre les États-Unis et le Canada s'intensifient autour de la bibliothèque transfrontalière. Les Canadiens pourraient perdre l'accès principal.

La Maison-Blanche veut fermer l'accès canadien à la Haskell Free Library

Depuis un siècle, une seule entrée permet d'accéder à la Haskell Free Library, située à cheval entre les États-Unis et le Canada. La Maison-Blanche veut que cela cesse.

Une paisible bibliothèque nord-américaine s'est retrouvée sous les feux des projecteurs depuis que les relations entre le Canada et les États-Unis se sont résolument refroidies. La Haskell Free Library and Opera House a la particularité d'avoir été construite à cheval sur la frontière entre les deux pays: une partie se trouve à Derby Line (Vermont), l'autre est située à Standstead (Québec). Le «Guardian» explique que le bâtiment a été construit il y a plus d'un siècle, précisément pour faire oublier cette histoire de frontière.

La Haskell Free Library: Un Symbole de Coopération Transfrontalière

Une Histoire de Frontière et de Coopération

La Haskell Free Library and Opera House est un édifice unique en son genre, symbolisant la coopération et l'amitié entre les États-Unis et le Canada. Construite il y a plus d'un siècle, cette bibliothèque a été conçue pour transcender les frontières et rapprocher les communautés des deux côtés de la ligne de démarcation.

Tensions Politiques et Mesures de Sécurité

C'est l'inverse qui s'est produit depuis que Donald Trump a repris le pouvoir et multiplié les provocations envers le Canada. Fin mars, les autorités américaines ont annoncé que les Canadiens n'auraient bientôt plus accès à l'entrée principale de la bibliothèque et qu'ils allaient devoir en créer une autre. La raison? La présence de trafiquants de drogue et de passeurs, qui profitent de l'accessibilité de l'édifice. «Nous mettons fin à cette exploitation par des criminels et (...) nous protégeons les Américains», a expliqué la Maison-Blanche à Reuters, fin mars.

Réactions et Conséquences

Depuis cette déclaration lunaire, de nombreux curieux, journalistes et défenseurs de la bibliothèque affluent dans les deux localités. Le mois dernier, la secrétaire américaine à la Sécurité intérieure, Kristi Noem, s'est amusée à sauter par-dessus le scotch noir démarquant la frontière. «51e État», avait alors lancé Kristi Noem, un clin d'œil à l'idée de Donald Trump d'annexer le pays à la feuille d'érable. «C’était incroyablement irrespectueux. Il n’y a pas d’autre façon de le décrire. Et cela a vraiment fait mal», confiait dimanche au «Guardian» un bénévole travaillant depuis une quinzaine d'années dans cette bibliothèque.

Un Lieu de Retrouvailles pour les Familles Séparées

Depuis quelques années, la bibliothèque, qui abrite également une salle d'opéra de 500 places, fait aussi office de lieu de retrouvailles pour des familles séparées par des histoires de visa. En 2018 par exemple, des Iraniens interdits d'entrée aux États-Unis ont pu y rencontrer leurs proches. D'autres personnes vivant dans le pays de l'oncle Sam avec des visas à entrée unique y ont aussi retrouvé leur famille.

Nouvelles Mesures de Contrôle

Ces derniers jours, les autorités frontalières américaines ont mis en place un panneau stipulant que l’accès à l’entrée principale serait désormais réservé exclusivement aux personnes munies d’une carte de bibliothèque. Toute autre tentative de passage entraînera une arrestation et des poursuites judiciaires, ont-elles prévenu.

Ces mesures drastiques risquent de perturber la tranquillité et la fonction symbolique de la Haskell Free Library, un lieu qui a longtemps incarné la paix et la coopération entre deux nations voisines.