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Zuckerberg défend les acquisitions d'Instagram et WhatsApp au tribunal


Mark Zuckerberg a justifié les rachats d'Instagram et WhatsApp par Meta, affirmant qu'elles ont permis leur succès actuel. La FTC accuse Meta de supprimer la concurrence.

Zuckerberg défend les acquisitions d'Instagram et WhatsApp au tribunal

Mark Zuckerberg, le patron de Meta, a défendu mercredi les décisions de son groupe d’acquérir Instagram et WhatsApp à la barre d’un tribunal de Washington, pour le troisième jour d’affilée. Selon lui, ces deux applications n’auraient pas connu le même succès sans les investissements de son entreprise. Le géant américain des réseaux sociaux est accusé par les États-Unis d’avoir racheté ces deux plateformes il y a plus de dix ans pour empêcher toute concurrence d’émerger contre Facebook et Messenger.

Le procès, qui s’est ouvert lundi et doit durer huit semaines, oppose Meta à la FTC (Federal Trade Commission), l’agence de protection des consommateurs. Si le juge de la cour fédérale tranche en faveur de la FTC, Meta pourrait être forcé de se séparer de ses deux plateformes phares. Mark Zuckerberg a défendu ses décisions en soulignant les défis techniques, organisationnels et juridiques qu’ont dû surmonter Instagram et WhatsApp pour atteindre leur taille actuelle.

La défense de Mark Zuckerberg

Instagram et les défis de la croissance

Mark Zuckerberg a affirmé qu’Instagram aurait eu «beaucoup de mal» à croître sans le soutien de Facebook. «Il est très difficile d’arriver à une telle taille. Il faut innover et résoudre de nombreux problèmes techniques, organisationnels et juridiques», a-t-il déclaré. Aujourd’hui, Instagram compte 2 milliards d’usagers dans le monde.

Est-ce que cela aurait été impossible sans la firme californienne? «Impossible: évidemment non. Mais probable? Vraiment pas», a ajouté Zuckerberg.

WhatsApp et l’ambition manquante

Quant à la messagerie WhatsApp, elle était «impressionnante techniquement», selon le milliardaire, mais ses fondateurs «manquaient d’ambition». Zuckerberg a souligné que l’acquisition de WhatsApp en 2014 pour 19 milliards de dollars était motivée par l’expertise technique de l’application et non par une volonté d’éliminer un concurrent.

Les arguments de la FTC

Pour la FTC, Meta – alors Facebook – a acquis Instagram en 2012 pour 1 milliard de dollars et WhatsApp en 2014 pour 19 milliards afin «d’éliminer des menaces immédiates». Mark Zuckerberg a rejeté cette interprétation, affirmant que Facebook était intéressé par l’expertise d’Instagram dans la photographie et le partage d’images, mais ne percevait pas l’application comme un véritable réseau en concurrence avec Facebook.

«De fait, on a retiré du marché un concurrent potentiel dans ce domaine», a déclaré Zuckerberg. «Mais l’intention n’a absolument jamais été de ne plus proposer Instagram à ses utilisateurs ou de le rendre moins bon». Facebook travaillait alors sur son propre outil photo, et ses équipes ont pesé le pour et le contre entre un développement interne et une acquisition.

La définition du marché concerné

Outre la défense des intérêts des consommateurs, le procès va se jouer sur la définition du marché concerné. La FTC affirme que les services de Meta relèvent des «réseaux sociaux personnels», qui permettent de rester en contact avec la famille et les amis, et que leur domination se traduit par un usage dégradé pour les usagers, contraints de tolérer trop de publicités, par exemple.

La firme de Menlo Park (Silicon Valley), elle, dit faire face à une concurrence féroce de la part des autres grandes plateformes, notamment TikTok et YouTube, populaires auprès des internautes mais aussi des créateurs de contenus. Face à l’essor fulgurant de TikTok, «nous avons vu notre croissance ralentir de façon dramatique», a assuré Mark Zuckerberg mercredi.

Son groupe a répondu avec les «Reels», des vidéos courtes et divertissantes copiées sur le format qui a fait le succès de l’application chinoise. «Mais TikTok reste plus gros que Facebook ou Instagram, et je n’aime pas quand nos concurrents s’en sortent mieux que nous», a-t-il ajouté.

«Chaque fois que vous allez sur votre ordinateur ou votre téléphone, vous avez le choix», a abondé Sheryl Sandberg, l’ancienne directrice des opérations de l’entreprise, deuxième témoin appelé à la barre. «C’est pour cela que se battent tous les services: votre temps et votre attention».

Créer ou acheter

Le débat entre créer ou acheter est au cœur de ce procès. Mark Zuckerberg a souligné que les acquisitions d’Instagram et de WhatsApp étaient motivées par des raisons stratégiques et techniques, et non par une volonté d’éliminer la concurrence.

«Mieux que nous», a-t-il dit en parlant de l’expertise d’Instagram dans la photographie et le partage d’images. Pour Zuckerberg, ces acquisitions ont permis à Meta de proposer des services de meilleure qualité à ses utilisateurs.

Le procès se poursuit, et les prochaines semaines seront cruciales pour déterminer l’avenir de Meta et de ses plateformes phares, Instagram et WhatsApp.