L'ancien président français, François Hollande, aujourd'hui député, a déposé une proposition de loi visant à créer un statut de «réfugié scientifique» pour faciliter l'accueil des chercheurs américains en France. Cette initiative survient alors que les licenciements et les fermetures de laboratoires se multiplient aux États-Unis, en raison des politiques menées par Donald Trump.
François Hollande, redevenu député après les élections législatives de juin 2024, a souligné l'importance d'ouvrir rapidement un cadre juridique durable et simple pour accueillir ces scientifiques. Le texte, déposé lundi, vise à «faciliter les procédures pour ces scientifiques» en leur accordant un statut de réfugié, similaire à celui des réfugiés climatiques.
Un statut de «réfugié scientifique» pour les chercheurs en danger
Les menaces sur les chercheurs américains
Les menaces sur les chercheurs aux États-Unis et ailleurs vont «durer», prévient François Hollande. Face au nombre croissant de chercheurs américains qui songent à quitter leur pays, il est crucial de mettre en place un cadre juridique pour les accueillir en France. L'ancien chef de l'État insiste sur l'importance de donner l'image d'un pays accueillant, notamment dans les domaines les plus concernés par les mesures de Donald Trump, tels que le climat et la santé.
Le cadre juridique actuel en France
En France, l'asile existe sous deux formes: le statut de réfugié et la protection subsidiaire. La protection subsidiaire est attribuée aux étrangers qui ne remplissent pas les conditions d'obtention du statut de réfugié, mais peuvent prouver qu'ils sont exposés dans leur pays à l'un des risques suivants:
- Peine de mort
- Torture
- Traitements inhumains ou dégradants
- Menace grave et individuelle contre leur vie ou leur personne
La proposition de loi de François Hollande
La proposition de loi de François Hollande vise à ajouter une catégorie aux bénéficiaires de cette protection: les «scientifiques et chercheurs» qui «risquent de subir une atteinte grave et individuelle à leur liberté académique en raison de menaces ou d’une privation de liberté arbitraire».
«Très honnêtement, ce n’est pas tout à fait mon rôle que de déposer des propositions de loi, je trouve qu’il y en a beaucoup, peut être beaucoup trop», souligne l’ancien président. Cependant, il a été sollicité par Eric Berton, le président de l’université d’Aix-Marseille, la première à proposer un accueil et un financement aux scientifiques américains candidats à l’exode.
«Il faut le faire maintenant, car c’est maintenant qu’il y a les licenciements, les fermetures de laboratoires, avec pas mal de chercheurs concernés», martèle François Hollande, espérant que le gouvernement puisse éventuellement reprendre sa proposition dans un texte qu’il pourrait proposer rapidement.
Un geste symbolique et pratique
Au-delà du geste symbolique, François Hollande insiste sur l'importance de donner l'image d'un pays accueillant pour les scientifiques. Cette initiative vise à renforcer l'attrait de la France pour les talents scientifiques internationaux, tout en offrant une protection juridique aux chercheurs menacés.
En conclusion, la proposition de loi de François Hollande pourrait offrir une solution durable et simple pour accueillir les chercheurs américains en France, tout en renforçant l'image du pays comme un havre de paix pour la liberté académique.
