Le côté obscur de la réservation de restos en ligne est mis en avant par la plateforme Lunchgate. Cette dernière gère les agendas d'environ 1200 enseignes en Suisse. Pour la première fois, elle publie des chiffres sur l'évolution des «no-shows» (réservations non honorées) ces dernières années, lit-on lundi dans la «Neue Zürcher Zeitung».
Au niveau suisse, 2,4% des gens qui ont réservé une table via internet ne se sont pas pointés en 2024, contre 1,4% en 2019. Dans les cantons de Genève, du Valais et du Tessin, cette proportion atteint 4%. Ce chiffre peut paraître anodin, mais la plateforme gère des dizaines de millions de demandes par année. Au final, ce sont donc des centaines de milliers de clients qui posent un lapin aux restaurateurs suisses, affirme Yves Latour de Lunchgate. Ce dernier estime que les villes prisées par les touristes étrangers sont davantage touchées. Ces visiteurs sont, selon lui, plus «flexibles» et perçoivent «les réservations comme moins contraignantes».
Les défis des réservations en ligne pour les restaurateurs
Impact des réservations non honorées
Les réservations sur internet, qui ont augmenté durant la période Covid, permettent certes aux établissements de mieux anticiper la demande, mais, revers de la médaille: moins de gens viennent spontanément sur place et il est donc plus difficile de compenser les pertes liées aux désistements, constate un restaurateur zurichois.
Stratégies pour réduire les «no-shows»
Pour limiter les mauvaises surprises, ce dernier a exigé un numéro de carte de crédit lors des réservations en ligne et menaçait de taxer 50 francs en cas de réservation non honorée (lire ci-dessous). Cette menace semble avoir fonctionné puisque le bistrot a vu les déconvenues diminuer et n'a dû sanctionner qu'un seul client. Le patron du restaurant tente aussi d'attirer plus de passants en offrant un verre de prosecco à ceux qui s'arrêtent chez lui pour manger de manière impromptue.
Une taxe de 50 francs
La mise en place d'une taxe de 50 francs pour les réservations non honorées a montré son efficacité. Voici quelques points clés à retenir :
- Exigence d'un numéro de carte de crédit lors de la réservation
- Menace de taxer 50 francs en cas de non-présentation
- Réduction significative des «no-shows»
- Sanction appliquée à un seul client jusqu'à présent
Ces mesures, bien que strictes, semblent être un mal nécessaire pour garantir la stabilité financière des restaurateurs face à l'augmentation des réservations non honorées.