L'ambiance est lourde à Vivonne (Haute-Vienne), où Agathe Hilairet n'a plus donné signe de vie depuis jeudi. La jeune femme de 28 ans, qui partage son temps entre le domicile de ses parents et un appartement à Poitiers, est partie faire son jogging jeudi à 10h30, dans les environs de la maison familiale. Après avoir mené de très larges recherches sur une zone de près de 100 km², les enquêteurs ont drastiquement réduit le secteur de leurs opérations: ils se concentrent désormais sur un périmètre de 3 km² à Vivonne.
Plusieurs hypothèses restent ouvertes, selon une source proche de l'enquête citée par «Midi Libre». Dans un premier temps, les enquêteurs ont craint un suicide, Agathe souffrant de dépression et étant suivie depuis plusieurs années par un psychologue en raison de son anorexie. Si cette thèse n'est pas complètement écartée, les éléments découverts au domicile de la jeune femme ne vont pas dans ce sens. En effet, selon «Le Parisien», le journal intime saisi à son domicile ne contient pas d'idées noires.
Les enquêteurs ont d'ailleurs découvert que les dernières recherches effectuées par la disparue sur son ordinateur et un ancien téléphone tournaient uniquement autour de la recherche d'un travail. Plusieurs proches entendus par les autorités ont, eux aussi, balayé cette idée. «On a du mal à imaginer une jeune femme partir courir et décider de mettre fin à ses jours après 10 km», explique «un connaisseur du dossier» au «Parisien». La piste d'une disparition volontaire ne semble pas non plus tenir la route.
Les pistes explorées par les enquêteurs
La piste d'un accident
Si l'hypothèse d'un accident de voiture passé sous silence paraît fragile, celle d'un malaise est nettement plus plausible, Agathe ne pesant que 35 kilos. Mais pour l'heure, les recherches menées dans différents points d'eau n'ont rien donné.
La piste criminelle
Reste alors la piste criminelle, que la section de recherches de Poitiers explore activement. La vie privée de la disparue est actuellement passée au peigne fin, notamment à travers de nombreuses auditions. Les gendarmes s'attellent par ailleurs à vérifier la cinquantaine de signalements reçus, spécifiquement un témoignage évoquant la présence d'un individu «louche» près d'un bois que la joggeuse aurait pu traverser.
Un drame similaire dans la région
«La Dépêche» rappelle qu'il y a un an, la commune de Vivonne a vécu un autre drame. Dans la nuit du 29 au 30 mars 2024, un jeune homme de 18 ans disparaissait après une soirée chez des amis. Trois jours plus tard, le corps de Pablo avait été retrouvé dans une rivière, à 5 kilomètres de Vivonne. L'autopsie avait conclu à une noyade sans intervention d'un tiers.
Les recherches se poursuivent pour retrouver la joggeuse de 28 ans, disparue jeudi dans le centre du pays. Une issue heureuse semble de plus en plus improbable.
