Jeudi, une vingtaine de militants de l’association de défense des animaux L214 ont mené une action-choc devant une grande surface du XIXe arrondissement de Paris. Ils ont exposé des cadavres de porcelets pour protester contre les conditions d’élevage dans des établissements fournissant le distributeur. Cette action fait suite à l'ouverture de deux enquêtes en Bretagne mi-mars, après le dépôt de plaintes de L214 pour maltraitance animale dans huit élevages porcins.
Une action-choc pour dénoncer la maltraitance animale
Les photos et vidéos diffusées par L214 montrent des scènes choquantes, notamment des cadavres de porcelets en état de décomposition avancée, abandonnés au milieu des animaux vivants. Ambre Bernard, chargée de campagne contre l’élevage intensif, dénonce également la coupe systématique des queues des porcelets sans anesthésie, le meulage systématique de leurs dents, ainsi que le «claquage» au sol ou au mur utilisé pour tuer les porcelets jugés «non économiquement viables». Ces pratiques, bien que légalement autorisées en dernier recours, sont souvent appliquées de manière systématique, ce qui constitue une grave maltraitance animale.
Réactions des fournisseurs et des clients
Kermené, filiale de l’enseigne E.Leclerc spécialisée dans la transformation de produits carnés, a réagi en indiquant «vérifier ces informations afin de prendre toutes les mesures nécessaires». La filiale a même envisagé l’arrêt de la collaboration avec les éleveurs concernés si les faits «inacceptables» sont «avérés». L214 a depuis mené plusieurs actions devant des magasins partout en France, mais avec seulement tractage et collage d’autocollants.
Une action difficile pour les militants
L'action de jeudi a été «la plus difficile» pour les militants, qui se sont relayés pour porter les cadavres sur des morceaux de caillebotis en plastique, sur lesquels évoluent les cochons dans les élevages, affirme Ambre Bernard. «Je suis carnivore, je mange de la viande mais il y a des façons de traiter les animaux, ils ont le droit d’être bien traités», déclare à l’AFP Mélanie, cliente de 36 ans qui n’a pas souhaité donner son nom.
Réactions des clients
Mélanie, touchée par la vision des cadavres de porcelets, a signé la pétition que les militants ont présentée devant le magasin, après s’être assurée que celle-ci ne visait pas à «interdire» la viande. «Les animaux ont le droit d’être bien traités», a-t-elle déclaré, exprimant son soutien à la cause des militants.
Cette action-choc de L214 vise à sensibiliser le public et les distributeurs sur les conditions de vie des animaux dans les élevages intensifs et à promouvoir un traitement plus éthique des animaux.