Un juge fédéral a sommé mardi la Maison-Blanche de rétablir le plein accès de l’agence Associated Press, pilier du journalisme aux États-Unis, suspendu depuis deux mois. Cette décision fait suite à une exclusion jugée inconstitutionnelle en raison de divergences d’opinions avec le gouvernement Trump.
AP a été notamment exclue du Bureau ovale et de l’avion présidentiel «Air Force One» en février pour son refus de se conformer à la nouvelle appellation du Golfe du Mexique, rebaptisé «Golfe d’Amérique» par un décret signé par Donald Trump.
Décision judiciaire en faveur de la liberté de la presse
Une exclusion contraire au Premier amendement
Le juge Trevor McFadden a conclu que l’exclusion pour ce motif est «contraire au Premier amendement» de la Constitution, qui garantit la liberté de la presse et d’expression. Le tribunal a souligné que si le gouvernement ouvre ses portes à certains journalistes, il ne peut pas fermer ces portes à d’autres journalistes en raison de leurs opinions.
Arguments de l’administration Trump rejetés
Le juge a balayé les arguments de l’administration Trump selon lesquels l’agence revendiquerait «un accès privilégié». Il a affirmé que tout ce que veut AP et tout ce qu’elle obtient, c’est d’être traitée sur un pied d’égalité par rapport à ses concurrents. Il n’a pas ordonné à l’administration Trump de lui accorder un accès permanent au Bureau ovale ou à d’autres lieux cruciaux de la Maison-Blanche ni un traitement particulier.
Conséquences économiques pour AP
Le juge McFadden a souligné que AP a connu une hémorragie économique ces deux derniers mois et que sans décision de justice en sa faveur, sa situation ne fera que s’aggraver à mesure que ses clients l’abandonnent pour d’autres médias.
En conséquence, il a enjoint l’administration Trump de «lever immédiatement l’exclusion d’AP du Bureau ovale, d’Air Force One et d’autres espaces limités en raison de l’opinion d’AP lorsque de tels espaces sont ouverts aux autres membres du pool de presse de la Maison-Blanche».
Position éditoriale de l’agence AP
Dans une note éditoriale, AP a expliqué que le décret présidentiel américain changeant le nom du golfe du Mexique en golfe d’Amérique ne fait autorité qu’aux États-Unis, tandis que le Mexique et d’autres pays et institutions internationales ne sont pas tenus de s’y conformer.
«Associated Press y fera référence par son nom d’origine tout en reconnaissant le nouveau nom choisi par Trump», a poursuivi l’agence, rappelant que le golfe du Mexique porte «ce nom depuis plus de 400 ans». Fondée en 1846 par des journaux new-yorkais, l’agence AP emploie plus de 3000 personnes à travers le monde.
Impact sur l’agence AP
- Hémorragie économique: AP a subi des pertes économiques importantes.
- 3000 employés: L’agence emploie un grand nombre de personnes à travers le monde.
Cette décision judiciaire marque une victoire importante pour la liberté de la presse et le droit des journalistes à exercer leur métier sans ingérence politique.