Ce mardi, l'Office fédéral de la statistique (OFS) a annoncé des chiffres alarmants concernant les faillites et les poursuites en 2024. Selon les données publiées, le nombre de poursuites a atteint des records historiques, suscitant une vive inquiétude parmi les spécialistes.
Les conclusions de l'OFS sont sans appel: «Jamais auparavant un nombre si élevé de poursuites avait été enregistré sur une année civile.» En 2024, 3'306'997 commandements de payer ont été établis, 1'780'757 saisies ont été exécutées et 698'228 réalisations ont été effectuées. Ces chiffres marquent une augmentation significative par rapport à l'année précédente, où ces indicateurs s'élevaient respectivement à 3'048'529, 1'583'190 et 659'569.
Une augmentation des poursuites inquiétante
Les chiffres en détail
En 2024, les chiffres ont atteint des sommets jamais vus auparavant. Les commandements de payer ont augmenté de manière significative, passant de 3'048'529 en 2023 à 3'306'997 en 2024. De même, les saisies ont augmenté, passant de 1'583'190 à 1'780'757, et les réalisations ont également connu une hausse, passant de 659'569 à 698'228.
Les réactions des spécialistes
Pascal Pfister, secrétaire général de Dettes Conseils Suisse, exprime son inquiétude face à cette situation: «Cette augmentation du nombre de poursuites est très inquiétante. Bien que la statistique ne fasse pas de différence entre entreprises et particuliers, on peut aisément imaginer que beaucoup de gens sont concernés. Ce qui veut également dire que davantage de personnes font face à un grand risque de se retrouver dans une situation de surendettement, un piège dont il est très difficile de sortir quand on habite en Suisse.»
Pour preuve, l'association faîtière regroupant les services de conseil en matière de dettes, reconnus d’utilité publique, a également constaté une augmentation des consultations.
Les causes de cette augmentation
Pascal Pfister identifie deux principales causes à cette augmentation:
- Le porte-monnaie des ménages tend à diminuer, en particulier à cause de la forte inflation de ces dernières années et la hausse des primes d'assurance maladie.
- Le phénomène du Buy now and pay later (Achetez maintenant et payez plus tard). Notamment en ligne, il est devenu plus facile de faire des achats, même sans avoir d'argent sur le moment.
Enfin, le secrétaire général déplore un certain retour en arrière: «Pour les commandements de payer, avec la pandémie, nous étions redescendus sous la barre des 3 millions. Et voilà que celle-ci a de nouveau été franchie, tant en 2023 qu'en 2024.»
Le porte-monnaie des ménages s'amenuise
La forte inflation et la hausse des primes d'assurance maladie ont considérablement réduit le pouvoir d'achat des ménages. Cette situation économique difficile pousse de nombreuses personnes à s'endetter davantage, augmentant ainsi le risque de poursuites et de faillites.
Le phénomène du Buy now and pay later aggrave encore la situation. Cette facilité d'achat en ligne, même sans avoir les fonds nécessaires, peut rapidement mener à un surendettement. Les consommateurs doivent être conscients des risques associés à ce type de financement et gérer leurs dépenses avec prudence.
Face à cette situation alarmante, il est crucial que les autorités et les organisations de conseil en matière de dettes redoublent d'efforts pour soutenir les personnes en difficulté financière et les aider à éviter le piège du surendettement.