Logo webradio media

Condamnation de Marine Le Pen : la France en ébullition politique


Le RN dénonce une décision inique et appelle à un rassemblement de soutien. La classe politique française est divisée face à cette crise judiciaire.

Condamnation de Marine Le Pen : la France en ébullition politique

Dans un contexte international de crises – conflit russo-ukrainien, Proche-Orient, guerre commerciale lancée par Donald Trump – et d’une crise politique latente en France, le pays a subi la semaine dernière une très forte secousse judiciaire et politique. La lourde condamnation en première instance du premier parti de France, le Rassemblement national (RN), dans l’affaire des assistants parlementaires européens pour détournement de fonds publics, et l’hypothèse sérieuse de l’inéligibilité de Marine Le Pen, l’une des favorites de la prochaine présidentielle, ont mis la classe politique en tension, à deux ans de l’échéance prévue pour la succession d’Emmanuel Macron.

D’ici là, à l’été 2026, la cour d’appel de Paris doit se prononcer sur le sort de la triple candidate à l’élection présidentielle, condamnée en première instance à quatre ans de prison dont deux ferme, ainsi qu’à cinq ans d'inéligibilité avec exécution provisoire. La patronne du groupe RN à l’Assemblée nationale, n’entend pas d’ores et déjà renoncer et passer le flambeau au président de son parti, Jordan Bardella.

Soutien à Marine Le Pen dans un climat de tensions

Rassemblement de soutien à Paris

Au contraire: le parti d’extrême droite est à l’offensive: il a dénoncé à l’Assemblée nationale des «juges tyrans», selon les mots du député RN Jean-Philippe Tanguy et appelle à un rassemblement de soutien à Mme Le Pen, qui se tiendra à 13h devant les Invalides, un monument emblématique de Paris qui abrite le tombeau de Napoléon.

Le Premier ministre centriste, François Bayrou, a jugé dans le journal «Le Parisien» qu’il n’était «ni sain ni souhaitable» d’organiser un rassemblement pour protester contre une décision de justice. Même son de cloche à droite: Xavier Bertrand, le président de droite de la région des Hauts-de-France, terre d’élection de Mme Le Pen, redoute la perspective d’un «mauvais remake du Capitole», en référence à l’envahissement du Congrès de Washington par les partisans de Donald Trump le 6 janvier 2021.

Réactions politiques et internationales

«Ce n’est pas une manifestation contre des juges» mais «pour la démocratie, pour Marine Le Pen, pour la souveraineté populaire», a rétorqué le vice-président du RN, Sébastien Chenu. Ce dernier a toutefois de nouveau critiqué une décision de justice «inique» et une «exécution provisoire qui en fait est l’exécution politique de la principale leader politique française».

Mme Le Pen a aussi été soutenue par des dirigeants étrangers illibéraux et proches de l’extrême droite. Le président américain Donald Trump et son vice-président JD Vance ont dénoncé une prétendue «chasse aux sorcières» menée par des dirigeants européens «gauchistes». M. Bayrou a fustigé une «ingérence» étrangère.

Contre-rassemblements et autres manifestations

Le parti de la gauche radicale La France Insoumise (LFI) ainsi que les écologistes organiseront au même moment un contre-rassemblement face au RN, place de la République à Paris, à quelque 5 kilomètres de distance des Invalides.

Un autre meeting, qui était lui prévu depuis des mois, se tiendra à Saint-Denis, au nord de Paris, à l’appel de Renaissance, le parti centriste proche du camp présidentiel. L’ancien jeune Premier ministre Gabriel Attal, qui dirige cette formation, a battu le rappel après l’annonce du rassemblement du RN, pour défendre «l’Etat de droit» et «la démocratie et nos valeurs».

«Est-ce qu’on veut que la France devienne l’Amérique de Trump ou pas», s’est interrogé un proche de M. Attal.

  • Rassemblement de soutien à Marine Le Pen devant les Invalides
  • Contre-rassemblement de La France Insoumise et des écologistes place de la République
  • Meeting de Renaissance à Saint-Denis

Ces manifestations et contre-manifestations illustrent les tensions politiques et sociales actuelles en France, dans un contexte où la décision judiciaire concernant Marine Le Pen et le Rassemblement national continue de diviser l'opinion publique et la classe politique.