Le Premier ministre belge Bart De Wever a exprimé son exaspération face aux exigences des États-Unis envers les pays membres de l'OTAN, notamment concernant les dépenses de défense. Dans une interview accordée à la chaîne publique francophone RTBF, il a critiqué les demandes américaines de voir les pays européens consacrer 5% de leur PIB à la défense, alors que Washington mène une guerre commerciale et insulte ses alliés.
Les tensions entre la Belgique et les États-Unis
Les critiques de Bart De Wever
Bart De Wever, Premier ministre belge, a déclaré : «Cela devient un peu compliqué d’exiger des choses de nous après qu’on lance une guerre commerciale, après qu’on nous humilie et qu’on nous insulte tout le temps». Il a également souligné que «l’amitié doit venir des deux côtés de l’Atlantique». Ces déclarations interviennent avant une rencontre prévue vendredi matin à Bruxelles avec le secrétaire d'État américain Marco Rubio, en marge d’une réunion de l’OTAN.
Rencontre avec Marco Rubio
À l’issue de la rencontre avec Marco Rubio, Bart De Wever a relevé «les divergences d’opinion» entre l’Europe et les États-Unis, mais a également évoqué l’engagement américain à poursuivre la coopération. «Je regrette profondément le différend commercial actuel. Toutefois, cette rencontre personnelle confirme clairement l’engagement de nos alliés américains à poursuivre la coopération et à la renforcer là où cela est possible à l’avenir», a-t-il indiqué selon un communiqué publié par son cabinet.
Les exigences américaines
Jeudi, lors d’une réunion des ministres des Affaires étrangères de l’OTAN à Bruxelles, Marco Rubio avait souhaité que chacun des 32 membres de l’Alliance «remplisse sa promesse d’atteindre 5%» du PIB dépensés en matière de défense. À propos de cette exigence, Bart De Wever a indiqué à la RTBF «que ce n’est pas réaliste comme norme de l’OTAN, (...) ça va nous poser beaucoup de problèmes».
Les dépenses militaires en Europe
La Belgique compte parmi les pays de l’OTAN, avec notamment l’Italie et l’Espagne, qui sont encore sous la barre des 2% en matière de dépenses militaires. Le gouvernement de Bart De Wever a estimé qu’atteindre les 2% nécessiterait un effort annuel d’investissement de 4 milliards d’euros.
De leurs côtés, les États-Unis consacrent actuellement quelque 3,4% de leur PIB à ces dépenses, et l’engagement européen est de manière générale moindre, à l’exception de la Pologne (4,7%). Le secrétaire général de l’OTAN Mark Rutte devrait proposer un seuil autour de 3,5%, mais aucune décision n’est attendue lors de la réunion ministérielle qui se poursuit vendredi.
Les défis à venir
Les tensions entre les États-Unis et leurs alliés européens ne semblent pas près de s’apaiser. Les exigences américaines en matière de dépenses militaires et les politiques commerciales agressives continuent de créer des frictions. Bart De Wever a clairement exprimé son désaccord avec ces exigences, soulignant les défis économiques et politiques que cela représenterait pour la Belgique et d’autres pays européens.
En conclusion, la rencontre entre Bart De Wever et Marco Rubio a mis en lumière les divergences d’opinion entre les deux alliés, tout en confirmant leur engagement à poursuivre la coopération malgré les différends commerciaux. Les discussions sur les dépenses militaires et les normes de l’OTAN continuent d’être un sujet de débat intense au sein de l’Alliance.