Une ancienne employée de crèche a été condamnée jeudi à Lyon à 25 ans de réclusion pour avoir causé la mort, en 2022, d'un bébé dont elle avait la garde en lui faisant boire un produit caustique de type Destop.
Myriam Jaouen, 30 ans, a été condamnée par la cour d'assises du Rhône pour «torture ou actes de barbarie ayant entraîné la mort sans intention de la donner».
Un verdict controversé
Les qualifications retenues par les jurés
Les jurés ont écarté la qualification de meurtre, requise par l'avocat général et qui implique l'intention de tuer. Estimant que l'accusée avait agi «en parfaite conscience» et «lâchement retiré la vie à une enfant sans défense», Baptiste Godreau avait requis 30 ans de prison.
Réactions des parents et de l'avocate
Cette requalification «est difficilement compréhensible pour les parents», a réagi auprès des journalistes leur conseil Me Catherine Bourgade. Ils sont «choqués» par un jugement qui «rajoute de la douleur à la douleur» et «ont l'impression de perdre leur enfant deux fois», a-t-elle ajouté.
«Qui peut mettre un produit de déboucheur dans la bouche d'un enfant et nous affirmer qu'elle n'a pas voulu le tuer», s'est offusquée l'avocate, en espérant que le parquet général fasse appel.
Réactions de la défense
Également «surprise» par le choix des jurés, la défense a estimé que les qualificatifs de torture et barbarie étaient «adaptés à cette affaire». Quant à la peine, si elle est lourde, elle reste inférieure aux réquisitions, ce qui montre que «les éléments de personnalité de notre cliente», ont été prises en compte, ont déclaré Mes Julia Coppard et Maylis Leduc.
Les faits reconnus par l'accusée
Dès sa garde à vue, Myriam Jaouen avait reconnu avoir fait ingérer le liquide corrosif, un déboucheur de canalisation, à la petite Lisa, 11 mois, tout en niant avoir voulu la tuer.
Une ligne de défense qu'elle a conservée pendant le procès, même si elle a fini par préciser le déroulé du crime.
Après avoir présenté plusieurs versions, elle a admis avoir tenu la tête de l'enfant et versé le produit directement dans sa bouche. Elle ne supportait plus, selon ses explications, les pleurs de la petite fille.
L'employée de crèche a reconnu les faits
L'employée de crèche a reconnu les faits dès sa garde à vue, mais a toujours nié avoir voulu tuer l'enfant. Elle a expliqué ne plus supporter les pleurs de la petite fille, ce qui l'a poussée à commettre cet acte terrible.