Devenu champion olympique du 200 m l'été dernier à Paris, le Botswanais Letsile Tebogo a raconté mercredi l'importance que l'athlétisme a eue dans sa vie: «Sans le sport, je serais probablement un criminel aujourd'hui». En 19 secondes et 46 centièmes, le 8 août 2024, Letsile Tebogo a marqué l'histoire du sprint en devenant le premier Africain champion olympique du demi-tour de piste, et celle de son pays, qui n'avait jamais connu l'or olympique avant l'avènement de l'athlète de 21 ans.
Un destin personnel qui aurait pu être bien différent, reconnaît Tebogo lors d'une visio-conférence: «Le sport m'a beaucoup aidé parce que je pense que sans le sport, je serais probablement un criminel aujourd'hui». «Dans le quartier où j'ai grandi, il y avait beaucoup de criminels, c'était le seul moyen de survivre», continue-t-il, «mais grâce au sport, j'ai compris que je devais aller à l'école et avec l'entraînement, tu es fatigué, tu n'as pas le temps de traîner dans les rues et d'entrer chez les gens».
L'impact du sport sur la vie de Letsile Tebogo
Une enfance marquée par la criminalité
Letsile Tebogo a grandi dans un quartier où la criminalité était omniprésente. Il explique que le sport lui a permis de s'éloigner de ce mode de vie dangereux. «Une fois que j'ai découvert ça, j'ai essayé d'entraîner quelques amis et maintenant ils jouent au football, apprécie-t-il. On se demande toujours où nous en serions si cela n'avait pas marché».
L'athlétisme comme tremplin
Tebogo s'exprimait dans le cadre d'un événement du programme Kids Athletics, de la fédération internationale, qui vise à inciter les enfants de quatre à 14 ans à faire du sport. «J'étais davantage footballeur, ailier gauche, mais mes professeurs à l'école m'ont poussé à faire de l'athlétisme», a retracé le sprinteur lors de cet événement qui réunissait un millier d'enfants sur les terrains où il s'entraînait, enfant. «L'athlé n'était pas populaire au Botswana à cette époque, avant les Jeux du Commonwealth 2018», a rembobiné Tebogo.
Un champion humble et déterminé
Devançant sur la ligne d'arrivée au Stade de France les Américains Kenny Bednarek et Noah Lyles, champion olympique du 100 m, Tebogo avait ensuite qualifié d'«arrogant» ce dernier. «Une fois la course terminée, on peut être amis, la vie continue. L'arrogance (ndlr: de Lyles)... Il est bon pour vendre notre sport. Mais moi, je préfère rester en retrait, c'est juste ma personnalité», a-t-il développé mercredi.
Préparation pour les prochains défis
Tebogo a terminé 2e lors d'une rare sortie sur 400 m à Melbourne le week-end dernier et courra un 200 m lors d'un meeting au Botswana la semaine prochaine. Il prépare les meetings chinois de la Ligue de Diamant à Xiamen et Shanghai, respectivement le 26 avril et le 3 mai. Le point d'orgue de la saison sera pour septembre avec les Championnats du monde à Tokyo.
Poussé vers l'athlétisme par ses profs
Letsile Tebogo a été encouragé par ses professeurs à se tourner vers l'athlétisme, une décision qui a changé le cours de sa vie. Grâce à leur soutien, il a pu découvrir sa passion et s'éloigner des dangers de son quartier.
Il trouve Noah Lyles «arrogant»
Bien que Noah Lyles soit un athlète talentueux, Tebogo préfère rester humble et concentré sur ses performances. Cette attitude reflète sa personnalité et son approche du sport.
Letsile Tebogo est un exemple inspirant de la manière dont le sport peut transformer des vies. Son parcours montre que, même dans les environnements les plus difficiles, le sport peut offrir une voie vers un avenir meilleur.