La politique migratoire de Donald Trump était sous le feu des critiques mardi après qu’une «erreur administrative» a conduit à l’expulsion d’un étranger sous statut légal vers une prison salvadorienne.
L’administration américaine vise les immigrés sans papiers depuis l’arrivée au pouvoir de Donald Trump fin janvier, les accusant d’être des criminels affiliés à des gangs de malfaiteurs. Mais des mouvements de défense des sans-papiers, des démocrates et même désormais des défenseurs du président républicain estiment que le coup de filet vise aussi des personnes sans lien avec le crime organisé.
L'expulsion controversée d'Abrego Garcia
Un Salvadorien blanchi par la justice américaine
Selon une procédure judiciaire lancée lundi, un Salvadorien résidant légalement aux États-Unis a ainsi été rapatrié le mois dernier à bord d’un vol qui transportait des centaines de personnes accusées d’être affiliées à la pègre. L’homme, du nom d’Abrego Garcia, avait été accusé en 2019 de faire partie d’un groupe mafieux, mais la justice américaine l’avait ensuite blanchi et interdit son expulsion au motif qu’il risquait des représailles à son retour dans son pays.
Reconnaissance d'une "erreur administrative"
Dans les documents judiciaires déposés lundi, les avocats du pouvoir exécutif ont reconnu que l’expulsion d'Abrego Garcia relevait d’une «erreur administrative», mais expliqué qu’ils n’avaient pas le pouvoir d’obtenir sa libération, l’homme ne se trouvant plus sur le territoire américain.
Accusations de la Maison-Blanche
Pressée de s’expliquer mardi, la Maison-Blanche a affirmé que des preuves non publiées montraient qu’Abrego Garcia était «en fait un dirigeant du brutal gang MS-13». La Mara Salvatrucha, dite «MS-13», est une organisation criminelle internationale originaire du Salvador et créée à Los Angeles dans les années 1980. Elle fait partie des huit cartels latino-américains classés le 20 février par le département d’État comme organisations «terroristes», une qualification qui élargit l’éventail des actions offertes aux autorités luttant contre le crime organisé.
«Les terroristes étrangers n’ont plus de protections légales aux États-Unis et il est du ressort du pouvoir et de l’autorité exécutive du président d’expulser ces individus odieux hors des communautés américaines», a déclaré la porte-parole de la Maison-Blanche, Karoline Leavitt. Le vice-président JD Vance a également assuré qu' Abrego Garcia était bel et bien membre du MS-13.
Autres cas potentiellement similaires
D’autres cas potentiellement similaires ont été soulevés par la presse américaine, des avocats affirmant que leurs clients n’ont été ciblés qu’à cause de leurs tatouages, un signe souvent distinctif des mafias d’Amérique centrale.
L’animateur Joe Rogan, qui avait apporté son soutien sur son podcast très écouté à Donald Trump en fin de campagne électorale l’an dernier, s’est alarmé de l’expulsion d’un coiffeur homosexuel. «On ne peut qu’être effrayé de voir que des gens qui ne sont pas des criminels sont pris dans la nasse et expulsés vers des prisons au Salvador», a-t-il déclaré samedi. «Expulsons les gangsters, tout le monde est d’accord. Mais ne laissons pas d’innocents coiffeurs gays embarquer avec les gangs», a-t-il plaidé.
Risque de représailles
Le risque de représailles pour les personnes expulsées est une préoccupation majeure. Dans de nombreux cas, les individus renvoyés dans leur pays d'origine font face à des dangers imminents, notamment en raison de leur association supposée avec des gangs ou des groupes criminels.
D'autres cas d'expulsions abusives
Plusieurs autres cas d'expulsions abusives ont été signalés, mettant en lumière les failles du système judiciaire et administratif américain. Ces incidents soulèvent des questions sur la protection des droits des immigrés et la nécessité de réformer les procédures d'expulsion.
En conclusion, l'expulsion d'Abrego Garcia et d'autres cas similaires montrent les défis et les controverses entourant la politique migratoire de l'administration Trump. Les critiques appellent à une révision des procédures pour éviter de telles erreurs à l'avenir.