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La pauvreté en Argentine recule à 38,1% au deuxième semestre 2024


La pauvreté en Argentine a diminué de près de 15 points en six mois, passant de 52,9% à 38,1%. Cette baisse s'accompagne d'une décélération de l’inflation.

La pauvreté en Argentine recule à 38,1% au deuxième semestre 2024

La pauvreté en Argentine a connu un fort recul lors des six derniers mois, passant de 52,9% à 38,1% de la population au deuxième semestre 2024. Cette baisse significative, qui représente une diminution de près de 15 points de pourcentage, s'accompagne d'une décélération de l’inflation, selon les chiffres officiels publiés lundi.

Sur près de 47 millions d’Argentins, 38,1% vivaient sous le seuil de pauvreté au deuxième semestre, soit un retour à peu près au niveau d’il y a un an. Cette évolution marque un contraste frappant avec la hausse spectaculaire observée il y a six mois, où le taux de pauvreté avait atteint 52,9% sous l’impact initial d’une dévaluation, de l’inflation et de la politique d’austérité du président ultralibéral Javier Milei.

Réduction de la pauvreté et de l'indigence

Seuil de pauvreté et indigence

Le seuil de pauvreté, selon un panier de biens de base établi par l’Institut de la Statistique (Indec), s’établit actuellement à 342’000 pesos, soit environ 277 francs au taux de change officiel. La proportion d’Argentins en situation d’indigence, ou d’extrême pauvreté, a elle aussi fortement reculé au deuxième semestre 2024, passant de 18,1% six mois plus tôt à 8,2%, selon l’Indec.

Politique d'austérité et inflation

La présidence a aussitôt salué dans un communiqué «l’effet direct de la lutte contre l’inflation qu’a menée le président Javier Milei». «La présente administration démontre que la voie de la liberté économique et de la responsabilité budgétaire est le chemin pour réduire la pauvreté sur le long terme» et non «les politiques du passé», en référence aux gouvernements péronistes (centre-gauche) précédents.

Javier Milei, économiste «anarcho-capitaliste» comme il se décrit, a conduit depuis son arrivée au pouvoir en décembre 2023 une draconienne politique d’austérité, couplée d’emblée à une dévaluation du peso de plus de 52%, et un assèchement de la dépense publique, au nom de l’objectif «zéro déficit» budgétaire.

Effets de la politique économique

Cette thérapie «de choc» a entraîné une décélération marquée de l’inflation, passée de 211% sur l’année 2023 à 117% sur l’année 2024, et actuellement maintenue en dessous de 3% chaque mois depuis octobre, les plus bas niveaux depuis quatre ans et demi.

Le corollaire a été une activité économique anémiée (en repli de -1,8% sur l’année 2024), la perte de dizaines de milliers d’emplois et un bond de la pauvreté au premier semestre 2024. Elle était alors passée à 52,9%, un saut de onze points en six mois, à un niveau sans précédent en Argentine depuis une vingtaine d’années.

En résumé, la politique économique de Javier Milei, bien que controversée, semble porter ses fruits en termes de réduction de la pauvreté et de la lutte contre l’inflation. Cependant, les défis économiques restent nombreux, et l'avenir dira si ces mesures auront un impact durable sur le bien-être des Argentins.