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Yves Boisset, réalisateur engagé, est mort à 86 ans


Le cinéaste Yves Boisset, connu pour ses films politiques comme «Dupont Lajoie», est décédé lundi. Il laisse un héritage marqué par l'engagement et la controverse.

Yves Boisset, réalisateur engagé, est mort à 86 ans

Le cinéaste Yves Boisset, qui a marqué les années 1970 avec des films engagés et politiques comme «Dupont Lajoie» sur le racisme ordinaire, est mort lundi à l’âge de 86 ans, a annoncé sa famille. Le réalisateur était soigné depuis plusieurs jours à l’hôpital franco-britannique, en région parisienne, où il s’est éteint.

Une carrière marquée par l'engagement politique

«Dupont Lajoie» : un film emblématique sur le racisme

En 1975, sort son film le plus célèbre, «Dupont Lajoie», à partir de meurtres racistes à Marseille commis quelques années plus tôt. Jean Carmet crève l’écran. Bagarres et intimidations de l’extrême droite ont lieu lors du tournage et de la sortie en salles.

«L'Attentat» : une critique du pouvoir gaulliste

En 1972, c’est «L’Attentat», avec Jean-Louis Trintignant, inspiré par l’assassinat en France de l’opposant marocain Mehdi Ben Barka. Le film s’en prend au pouvoir gaulliste. L’équipe est interdite de tournage sur plusieurs lieux.

«R.A.S» : un regard sur la guerre d'Algérie

Un an plus tard, sort «R.A.S» (pour «Rien à signaler»). Il est l’un des premiers cinéastes à s’emparer de la guerre d’Algérie. Une histoire d’insoumission dont le leader d’extrême droite, Jean-Marie Le Pen, et ses amis disent tout le mal qu’ils pensent. La censure exige que les scènes de torture soient écourtées.

Autres œuvres marquantes

Scénariste de ses films, il réalise aussi «Espion, lève-toi» (avec Lino Ventura), «Canicule» (avec Lee Marvin) ou «Bleu comme l’enfer» (avec Lambert Wilson). Un de ses autres principaux succès a été «Un taxi mauve» (avec Philippe Noiret et Charlotte Rampling).

Transition vers la télévision

Fatigué qu’on lui mette en permanence des bâtons dans les roues, il avait arrêté le cinéma en 1991 au profit de la télévision. Il avait notamment signé en 1993 «L’Affaire Seznec», en 1995 «L’Affaire Dreyfus» et en 1997 «Le Pantalon», sur les fusillés pour l’exemple de la guerre 14-18.

Las qu'on lui mette des bâtons dans les roues

Yves Boisset a toujours été un réalisateur engagé, prêt à affronter les défis et les controverses pour porter ses messages à l'écran. Sa carrière, marquée par des œuvres puissantes et souvent polémiques, laisse un héritage durable dans le cinéma français.

Avec sa disparition, le cinéma français perd un de ses réalisateurs les plus engagés et les plus audacieux. Son œuvre continuera d'inspirer les générations futures de cinéastes et de spectateurs.