Marine Le Pen, qui sera fixée sur son sort lundi dans le dossier des assistants parlementaires d’eurodéputés RN, «ne croit pas» que les juges iront jusqu’à prononcer une peine d’inéligibilité avec exécution provisoire à son encontre. Dans une interview accordée à «La Tribune Dimanche», la cheffe de file du Rassemblement national a exprimé son calme face à cette échéance judiciaire cruciale.
«Je lis ici et là que nous serions fébriles. Personnellement, je ne le suis pas, mais je comprends qu’on puisse l’être: avec l’exécution provisoire, les juges ont un droit de vie ou de mort sur notre mouvement», a commenté Marine Le Pen. «Je ne crois pas qu’ils iront jusque-là», a-t-elle ajouté, dans une de ses rares expressions publiques sur cette échéance.
Une peine de cinq ans d’inéligibilité avec exécution provisoire requise
Les enjeux de la décision judiciaire
À la surprise générale, l’accusation a requis en novembre à l’encontre de la triple candidate malheureuse à la présidentielle une peine de cinq ans d’inéligibilité avec exécution provisoire (s’appliquant immédiatement, même en cas d’appel) en plus de cinq ans de prison dont deux fermes (une peine aménageable), et 300’000 euros (286 272 francs suisses) d’amende.
Le jugement de lundi pourrait donc bouleverser sa carrière politique et l’empêcher de se présenter en 2027. «Si je suis interdite de me présenter avec exécution provisoire, c’est-à-dire avec l’impossibilité en réalité que mon appel puisse avoir une influence sur la décision qui a été prise, ce serait incontestablement une décision profondément antidémocratique», avait récemment estimé Marine Le Pen, assurant qu’elle ferait dans ce cas, malgré tout, appel de la décision.
Les implications politiques
Selon un sondage publié samedi, si une élection présidentielle se tenait aujourd’hui, Marine Le Pen arriverait en tête du premier tour avec entre 34% et 37% des intentions de vote, en fonction des candidats face à elle.
Quatre cas de figure ont été testés dans cette enquête Ifop pour Le Journal du Dimanche:
- La cheffe de file du RN obtient son meilleur score dans un scénario où sont aussi candidats le premier secrétaire du PS Olivier Faure (5%), l’ex-Premier ministre macroniste Gabriel Attal (20%), et le patron des députés LR Laurent Wauquiez (8%).
- Elle passe en revanche à 34% d’intentions de vote lorsque Gabriel Attal est remplacé par le patron d’Horizons Edouard Philippe (21%) et Laurent Wauquiez par le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau (11%).
L’enquête a été réalisée en ligne du 26 au 27 mars, auprès d’un échantillon de 1119 personnes inscrites sur les listes électorales. La marge d’erreur est comprise entre 1,4 et 3,1 points.
L'avenir politique de Marine Le Pen
Cette décision judiciaire pourrait avoir des répercussions majeures sur l’avenir politique de Marine Le Pen et du Rassemblement national. Si elle est condamnée à une peine d’inéligibilité avec exécution provisoire, cela pourrait non seulement l’empêcher de se présenter aux prochaines élections présidentielles, mais aussi fragiliser son parti.
Marine Le Pen, malgré les incertitudes, reste déterminée à poursuivre son combat politique. Elle a déjà annoncé qu’elle ferait appel de toute décision défavorable, soulignant l’importance de la démocratie et du respect des procédures judiciaires.
Le jugement de lundi sera donc un moment crucial, non seulement pour Marine Le Pen, mais aussi pour l’ensemble du paysage politique français.