Le Premier ministre kosovar en exercice, Albin Kurti, a été la cible de spécialistes russes des canulars téléphoniques, a annoncé mercredi son bureau, lequel y voit la main du Kremlin. Les deux célèbres humoristes russes «Vovan et Lexus» sont connus pour leurs appels frauduleux passés à des personnalités influentes, en particulier à des dirigeants politiques, l’une de leurs dernières victimes ayant été Boris Johnson, l’ancien chef du gouvernement britannique.
Une «guerre hybride» contre le gouvernement
L’incident s’est produit peu après les législatives du 9 février, «à un moment où le Premier ministre Kurti recevait de nombreux messages de félicitations et appels concernant le résultat des élections», remportées par son parti Vetevendosje (Autodétermination), a expliqué son bureau dans un communiqué.
Le canular téléphonique
Dans la vidéo mise en ligne par «Vovan et Lexus», on voit et on entend Albin Kurti répondre aux questions de l’un d’eux, qui prétend être le président letton Edgars Rinkevics. Le Premier ministre kosovar y dénonce «une guerre hybride contre notre gouvernement» qui «provient principalement de la Serbie et de la Russie mais aussi de certains de leurs éléments au Kosovo».
Les accusations de Kurti
Commentant le rôle de Richard Grenell, un émissaire spécial du président américain Donald Trump, Albin Kurti déplore dans cet enregistrement qu’il ait «joué un rôle déterminant dans le renversement de mon gouvernement, une première fois en 2020» et que, «maintenant, il s’aligne beaucoup sur l’opposition».
Contexte politique délicat
Ce coup de fil téléphonique frauduleux intervient à un moment très délicat, la désignation d’Albin Kurti, dont le parti n’a pas obtenu la majorité absolue au Parlement, pour être à nouveau candidat au poste de chef du gouvernement étant attendue.
Réaction du bureau de Kurti
Son bureau estime que le Kremlin est à l’origine de cet appel. «Cet incident regrettable renforce ce que nous savons depuis longtemps: la Russie est obsédée par le Kosovo et continue de prendre notre pays pour cible», a-t-il commenté.
Cet événement souligne les tensions géopolitiques et les efforts continus de certaines puissances étrangères pour influencer la politique interne du Kosovo. Le canular téléphonique met en lumière les méthodes non conventionnelles utilisées dans cette «guerre hybride» contre le gouvernement kosovar.