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La Suisse envisage de réactiver ses fortifications alpines désaffectées


Face à la guerre en Ukraine, le Département de la défense suisse prévoit de réutiliser des installations militaires de la guerre froide. Une décision qui divise.

La Suisse envisage de réactiver ses fortifications alpines désaffectées

Va-t-on vers un retour du fameux «réduit national», soit le système de fortifications dans nos Alpes qui a été au cœur de notre stratégie militaire pendant la Seconde Guerre mondiale? C'est ce que suggère mercredi la «NZZ» qui annonce que des installations suisses désaffectées pourraient bien reprendre du service.

Jusqu'en 2022, le Conseil fédéral s’opposait à cette idée, jugée dépassée. Mais, avec la guerre en Ukraine, le contexte a changé et le Département de la défense souhaiterait revenir aux infrastructures de la guerre froide qui avaient été vendues pour des raisons économiques. Des préparatifs en ce sens seraient en cours, selon le journal.

Réactivation des fortifications désaffectées

Contexte et motivations

En février 2023 déjà, le chef de l'armée suisse, Thomas Süssli, avait déclaré qu'il envisageait de conserver ces fortifications comme lance-mines ou comme installations militaires à d'autres fins. Sauf que, pour que nos vieilles forteresses reprennent du service – pour bombarder des routes par exemple – il faudrait le feu vert du Parlement. Ce qui prendrait du temps. En revanche, une réaffectation en nœuds de communication protégés ou en dépôts de munitions irait beaucoup plus vite. C'est ce qui semble se dessiner.

Réaffectation des anciens aérodromes militaires

L'armée prévoirait en outre de réaffecter les anciens aérodromes militaires de Buochs (NW), Mollis (GL) et St. Stephan (BE), convertis à un usage civil il y a des années. On se souvient d'ailleurs que les Forces aériennes avaient fait décoller des F/A-18 sur l'autoroute à Payerne l'an dernier, pour le cas où l'aérodrome serait bombardé.

Critiques et perspectives

Mais ce retour à l'armée de grand-papa ne séduit pas tout le monde. «Je doute que cette stratégie rétrograde soit toujours une bonne approche», critique le sénateur Josef Dittli (PLR/UR). Selon lui, avant de lancer des mesures urgentes non coordonnées, le Conseil fédéral ferait mieux d'élaborer un objectif de défense et une stratégie adaptée à notre armée.

Dépôts de munitions

La réaffectation des fortifications désaffectées en dépôts de munitions pourrait être une solution rapide et efficace pour renforcer la capacité de défense de la Suisse. Ces installations, bien que vieillissantes, offrent des avantages stratégiques indéniables, notamment en termes de protection et de logistique.

En conclusion, la réactivation des fortifications désaffectées pourrait marquer un tournant significatif dans la stratégie de défense suisse. Cependant, il reste à voir si cette initiative sera soutenue par le Parlement et si elle s'intégrera harmonieusement dans une vision plus large de la défense nationale.