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Six mois de prison avec sursis requis contre l'imam marseillais Ismaïl


L'imam Ismaïl Bendjilali est jugé pour apologie du terrorisme après des publications controversées sur X. Il risque plusieurs peines complémentaires.

Six mois de prison avec sursis requis contre l'imam marseillais Ismaïl

Six mois de prison avec sursis ont été requis mardi contre l'imam marseillais Ismail, de son vrai nom Smaïn Bendjilali, jugé pour «apologie du terrorisme» après deux publications sur le réseau social X en lien avec la situation dans la bande de Gaza. L'accusé, de nationalité française, a notamment répondu qu'aucun de ses fidèles ne s'était rendu en Syrie.

Des peines complémentaires ont été réclamées: un bannissement de X pour six mois, une interdiction pour cinq ans des droits civiques, une interdiction définitive d'exercer en tant que salarié au sein de la mosquée des Bleuets et l'inscription au Fichier des auteurs d’infractions terroristes (Fijait) pendant cinq ans.

Les faits reprochés à l'imam

Première publication controversée

Il est reproché à l'imam d'avoir republié en juillet 2024 sur son compte @imam_ismael13, suivi par 10'800 personnes, une vidéo accompagnée d’un commentaire qui qualifiait de «légitime» l'attaque sanglante du mouvement palestinien Hamas qui a fait plus de 1.200 morts côté Israéliens le 7 octobre 2023.

Seconde publication et réactions

Dans la seconde publication, l’imam a republié une vidéo accusant des soldats israéliens de torture sur un Palestinien y ajoutant ce commentaire personnel: «Daech à côté, ce sont des enfants de chœur». S'agissant du retweet, l'imam de 43 ans a assuré: «Les attaques du Hamas avec 1200 morts, je ne suis pas d’accord avec ça».

Sur le second, «on m'accuse de faire l'apologie de Daech» mais «je suis à la tête d'une mosquée depuis 15 ans maintenant et il n'y a eu aucun départ pour la Syrie», a-t-il justifié. Mais pour le ministère public, «les faits d'apologie du terrorisme sont caractérisés».

Réactions des parties prenantes

«J'attendais un pardon», a relevé de son côté Me Serge Tavitian, avocat de la Ligue internationale contre le racisme et l'antisémitisme (Licra) qui était partie civile.

Contexte administratif

L'imam s'était trouvé au centre d'un bras de fer administratif à la fin de l'été, le préfet de police des Bouches-du-Rhône ayant menacé de fermer sa mosquée des Bleuets, située dans les quartiers Nord, à la demande de l'ancien ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, justement en raison de ses propos et publications en ligne.

La procédure avait finalement été suspendue, suite au retrait «temporaire» de l'imam le temps notamment de passer un diplôme universitaire sur la laïcité et la suppression de ses publications sur les réseaux sociaux.

Pour l'imam, «relayer une information, n'est pas forcément y adhérer», s'appuyant sur des béquilles et soutenu par des dizaines de fidèles venus garnir les bancs du tribunal correctionnel de Marseille. Mais pour la procureure Audrey Jouaneton, l'imam n'est «pas une personne lambda parce qu'il a une voix qui porte» et «lorsqu'on relaie de telles informations, on participe et on adhère à cette idée-là».