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Faille de sécurité au sein du gouvernement Trump : un journaliste accède à des échanges sensibles


Un journaliste de «The Atlantic» a révélé avoir eu accès à des messages sécurisés entre hauts responsables américains sur Signal.

Faille de sécurité au sein du gouvernement Trump : un journaliste accède à des échanges sensibles

Le gouvernement Trump doit répondre aux critiques parfois virulentes après la faille de sécurité qui a permis à un journaliste de lire des échanges entre hauts responsables américains sur la messagerie Signal et d’accéder à des informations sensibles. Voici les principaux points de cette affaire qui secoue Washington.

L’affaire a éclaté lundi avec la publication d’un long article du rédacteur en chef du magazine «The Atlantic», Jeffrey Goldberg, dans lequel il raconte de manière détaillée comment il s’est retrouvé dans cette boucle sur Signal. Il affirme avoir reçu le 11 mars une demande de connexion Signal émanant d’un utilisateur nommé Mike Waltz, comme le conseiller à la sécurité de Donald Trump, qu’il avait déjà rencontré par le passé. Il l’accepte et se retrouve le 13 mars dans une boucle Signal intitulée «Houthi PC small group» (ndlr: «PC restreint Houthi), qui s’élargira progressivement à 18 participants, dont le vice-président JD Vance, le patron du Pentagone Pete Hegseth et le secrétaire d’Etat Marco Rubio.

Rappel des faits

À quoi a eu accès le journaliste?

Le 14 mars, des messages dans la boucle indiquent que se préparent des frappes américaines contre les Houthis du Yémen, qui tentent d’entraver le commerce maritime en mer Rouge et ont déjà attaqué plusieurs fois des bâtiments militaires américains.

Ces informations suscitent des échanges sur l’opportunité de mener ces opérations alors que ce sont les Européens qui sont les premiers affectés par les entraves à la libre circulation en mer Rouge. Le vice président JD Vance en particulier émet des doutes, déclarant notamment: «Je déteste juste renflouer l'Europe encore une fois». L’utilisateur Pete Hegseth lui répond: Je partage pleinement votre dégoût pour la manière de profiter des Européens. C'est PATHÉTIQUE. Samedi 15 mars, le patron du Pentagone transmet un message annonçant des frappes contre les Houthis dans les prochaines heures.

Jeffrey Goldberg ne dévoile pas le contenu de certains messages qu’il dit avoir lus, expliquant qu’il contient des informations de nature à compromettre la sécurité opérationnelle comme celle des militaires ou agents américains, notamment au Moyen-Orient.

Après les frappes, les différents utilisateurs se congratulent, utilisant notamment de nombreux émoticônes. Le journaliste dit avoir conclu après cette séquence que le groupe était authentique et affirme l’avoir quitté à ce moment-là, sans que cela ne provoque de réaction.

Quelles réactions aux États-Unis?

Le porte-parole du Conseil de sécurité nationale Brian Hugues a reconnu que la chaîne de messages dont fait état l’article semblait «authentique». «Je ne sais rien de tout cela», a affirmé de son côté Donald Trump.

«Personne n’a envoyé de plans de guerre et c’est tout ce que j’ai à dire à ce sujet», a dit Pete Hegseth, minimisant l’affaire et critiquant Jeffrey Goldberg, «un soi-disant journaliste sournois et très discrédité qui a fait profession de colporter des canulars à maintes reprises».

Certains parlementaires républicains n’ont pas caché leur embarras. «Quelqu’un a déconné», a résumé le Sénateur Tim Sheehy devant des journalistes.

«On m’a dit qu’une enquête était en cours pour déterminer» comment cela a pu arriver, «Je ne suis pas sûr que cela nécessite une attention particulière», a commenté le chef des Républicains à la Chambre des représentants, Mike Johnson, d’après le «New York Times».

Le camp démocrate est indigné

D’un point de vue de sécurité opérationnelle, c’est le plus grand foirage possible. Ces gens ne peuvent pas assurer la sécurité de l’Amérique», a critiqué Pete Buttigieg, personnalité en vue du parti démocrate.

«C’est l’une des fuites de renseignement militaire les plus stupéfiantes que j’ai lues depuis très, très longtemps», a dénoncé le chef de la minorité démocrate au Sénat américain, Chuck Schumer, appelant à une «enquête complète». «C’est manifestement illégal», a dénoncé la sénatrice démocrate Elizabeth Warren.