Le président du Rassemblement national (RN), Jordan Bardella, a perdu vendredi le procès en diffamation qu’il avait intenté contre le quotidien «Libération». Bardella contestait le titre d’un article paru en septembre 2023, le qualifiant d'«assistant parlementaire fantôme» qui serait «passé entre les gouttes de la justice». La 17e chambre du tribunal correctionnel de Paris, spécialisée dans les affaires de presse, a jugé que ce titre n’était «pas diffamatoire».
L’article en question avait été publié peu après que le parquet de Paris a rendu son réquisitoire définitif dans l’affaire dite des «assistants fictifs du FN», un vaste système présumé de détournement de fonds publics européens. Le papier de «Libération» soulignait que, contrairement à Marine Le Pen, Jordan Bardella n’était pas poursuivi, bien que l’enquête du quotidien n’ait trouvé aucune preuve de travail effectif pour Bardella lorsqu’il était assistant parlementaire de l’eurodéputé Jean-François Jalkh.
Le jugement du tribunal
Absence de faits précis attentatoires à l'honneur
Le tribunal a tranché que «le titre poursuivi, même examiné à la lumière du contenu de l’article, ne contient l’imputation d’aucun fait précis (...) susceptible d’être attentatoire à l’honneur et à la considération de la partie civile». En d’autres termes, le titre ne dénigrait pas directement Bardella de manière à porter atteinte à son honneur ou à sa considération.
Contexte de l'affaire des assistants parlementaires
L’affaire des assistants parlementaires d’eurodéputés du RN est un dossier complexe impliquant plusieurs membres du parti. Le tribunal correctionnel de Paris doit rendre son jugement le 31 mars à l’encontre de Marine Le Pen, du parti et de 24 autres prévenus.
Réactions et implications
Ce verdict pourrait avoir des implications importantes pour la liberté de la presse et la manière dont les médias peuvent rapporter des enquêtes en cours. Le jugement semble indiquer que, tant que les articles ne contiennent pas d’accusations spécifiques et directes, ils peuvent être considérés comme non diffamatoires.
En conclusion, cette décision de justice marque une étape importante dans l’affaire des assistants parlementaires du RN et dans le débat plus large sur la liberté de la presse et les limites de la diffamation.