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Trump critique la Cour suprême et les juges fédéraux


Le président américain Donald Trump a exhorté la Cour suprême à agir contre les juges fédéraux opposés à ses décisions. Une tension croissante entre le pouvoir exécutif et judiciaire.

Trump critique la Cour suprême et les juges fédéraux

Le président américain Donald Trump a une fois de plus critiqué l'institution judiciaire en demandant à la Cour suprême de «régler» le problème des juges fédéraux qui s'opposent à ses décisions. Dans un message publié jeudi sur son réseau Truth Social, Trump a exhorté le président de la Cour suprême, John Roberts, et ses collègues à agir rapidement pour résoudre ce qu'il qualifie de «problème nocif et inédit».

«Si le président (de la cour, ndlr) Roberts et la Cour suprême des États-Unis ne règlent pas immédiatement ce problème nocif et inédit, notre pays sera en très grave danger!», a écrit Trump. Cette déclaration intervient dans un contexte de tension croissante entre le président et le système judiciaire, où plusieurs de ses décisions ont été bloquées par des juges fédéraux.

Les critiques de Trump contre les juges fédéraux

Accusations de pouvoir excessif

Trump a accusé les juges fédéraux de vouloir usurper les pouvoirs de la présidence sans avoir à rendre des comptes au peuple. «Ces juges veulent endosser les pouvoirs de la présidence, sans avoir à atteindre les 80 millions de votes. Ils veulent avoir tous les avantages, mais sans prendre de risques», a-t-il déclaré. Ces propos ont été critiqués par ses opposants et de nombreux experts, qui estiment que Trump met à mal la séparation des pouvoirs aux États-Unis.

Rappel à l'ordre de John Roberts

Le message de Trump intervient deux jours après un rare rappel à l'ordre du président de la Cour suprême, John Roberts. Dans un communiqué, Roberts a souligné que la destitution n'est pas une réponse appropriée à un désaccord sur une décision de justice. «Depuis plus de deux siècles, il est établi que la destitution n’est pas une réponse appropriée à un désaccord à propos d’une décision de justice», a-t-il indiqué, sans citer directement Donald Trump. «La procédure ordinaire d’appel existe à cette fin», a-t-il souligné.

Contexte de l'appel à la destitution

Cette communication faisait suite à un appel du président républicain à «destituer» James Boasberg, un juge fédéral de Washington. Boasberg avait ordonné samedi la suspension pendant 14 jours de toute expulsion de migrants sur le fondement d’une loi d’exception du 18e siècle. Il avait exigé en particulier – et en vain – d’interrompre l’expulsion vers le Salvador de quelque 200 membres présumés d’un gang vénézuélien, Tren de Aragua, qualifiés de «terroristes» par la Maison-Blanche.

Réactions de Trump

Trump a critiqué sévèrement James Boasberg, le qualifiant de «juge local, inconnu, il fait l’intéressant et cherche à se faire connaître». Il a ajouté que «ses «jugements» sont tellement ridicules et ineptes». Plusieurs de ces personnes expulsées disent ne pas avoir commis de crimes ou avoir été ciblées en fonction de leurs tatouages. Par ailleurs, James Boasberg a donné jusqu’à mardi au ministère américain de la Justice pour prouver qu’il n’avait pas enfreint sa décision.

Décisions contestées

De nombreuses décisions prises par le président depuis son retour à la Maison-Blanche le 20 janvier – concernant notamment le droit du sol ou la présence de personnes transgenres dans l’armée – ont été attaquées en justice et souvent suspendues par des magistrats estimant que le dirigeant outrepassait ses prérogatives.

Composition de la Cour suprême

Il est important de noter que six des neuf magistrats qui composent la Cour suprême sont des conservateurs. Trois d’entre eux ont été nommés par Donald Trump lui-même lors de son premier mandat (2017-2021). Tout comme les magistrats de la Cour suprême, les juges fédéraux sont nommés à vie par le président des États-Unis.

Cette situation met en lumière les tensions persistantes entre le pouvoir exécutif et le pouvoir judiciaire aux États-Unis, et soulève des questions sur l'indépendance judiciaire et la séparation des pouvoirs.