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Ambilly restreint l'accès automobile dans son centre-ville


La commune frontalière installe des bornes pour limiter le trafic, suscitant des réactions variées parmi les habitants et autorités locales.

Ambilly restreint l'accès automobile dans son centre-ville

La commune frontalière d'Ambilly, située juste de l'autre côté de la frontière genevoise, prévoit de limiter le trafic automobile dans son centre-ville. Cette initiative, qui fait partie du nouveau plan de déplacements urbains (PDU), vise à installer des bornes pour restreindre l'accès de l'hypercentre aux seuls résidents. Cette mesure, une première en Haute-Savoie, a suscité des réactions variées parmi les habitants et les autorités locales.

Lors d'une réunion d'information, certains habitants ont critiqué cette décision, la qualifiant de «frontalier bashing». Cependant, le maire Guillaume Mathelier a réfuté ces accusations, affirmant que la mesure ne vise pas uniquement les automobilistes frontaliers. Il a souligné que de nombreux frontaliers utilisent des modes de transport alternatifs tels que le Léman Express, le tram ou la voie verte.

Un plan de déplacements urbains controversé

Les préoccupations des habitants

Lors de la réunion d'information, certains habitants ont exprimé leur mécontentement face à la mise en place de bornes dans le centre-ville. Ils craignent que cette mesure ne soit qu'une forme de «frontalier bashing», visant à décourager les automobilistes frontaliers de traverser la commune.

Cependant, le maire Guillaume Mathelier a tenu à clarifier la situation: «Ce n'est pas du "frontalier bashing"! Le frontalier n'est pas forcément automobiliste. Nombre d'entre eux se déplacent en Léman Express, en tram, sur la voie verte.» Il a ajouté: «C'est beaucoup d'excitation pour pas grand-chose. On ne bloque pas tout Ambilly!»

Les conséquences sur la mobilité régionale

La décision d'Ambilly de restreindre le trafic dans son centre-ville soulève des questions sur le report du trafic pendulaire. Le conseiller d'Etat genevois chargé des Mobilités, Pierre Maudet, a exprimé ses préoccupations: «Cette décision d'un maire d'une commune a des conséquences importantes en termes de mobilité sur l'ensemble du secteur.»

Selon Maudet, cette mesure pourrait poser problème non seulement pour les communes du premier cercle, celles de l'agglomération d'Annemasse, mais aussi pour les communes genevoises du second cercle. Il a souligné l'importance de discuter de telles mesures de façon concertée à l'échelle du Grand Genève, afin de permettre une harmonisation des flux dans l'ensemble de la région.

La réponse du maire d'Ambilly

Réagissant aux inquiétudes exprimées par le conseiller d'Etat genevois, Guillaume Mathelier a insisté sur le fait qu'un axe de contournement est prévu dans le plan de déplacements urbains. Il a déclaré: «Ce qu'on veut, comme nombre de communes, c'est prioriser la mobilité douce dans notre centre-ville afin de protéger nos habitants. La nécessité de sécuriser nos rues fait plutôt consensus au sein de l'agglomération d'Annemasse.»

Mathelier a également réaffirmé la souveraineté de la commune en matière de mobilité: «On reste un Etat souverain et une ville décisionnaire quant à ses plans de mobilité!»

Les prochaines étapes

La mise en place des bornes dans le centre-ville d'Ambilly est prévue pour les prochains mois. La commune espère que cette mesure contribuera à réduire le trafic de transit et à améliorer la qualité de vie de ses habitants. Cependant, il reste à voir comment cette initiative sera intégrée dans le cadre plus large du plan directeur franco-genevois et de l'accord transfrontalier sur les petites douanes.

En conclusion, la décision d'Ambilly de restreindre le trafic automobile dans son centre-ville est une mesure audacieuse qui pourrait avoir des répercussions importantes sur la mobilité régionale. Les discussions et les concertations à l'échelle du Grand Genève seront cruciales pour assurer une harmonisation des flux et minimiser les impacts négatifs sur les communes voisines.