Taipei a signé jeudi une lettre d’intention pour acheter du gaz naturel liquéfié auprès de l’État américain de l’Alaska pour «rester en bons termes» avec Washington. Cette décision intervient après de récentes menaces de Donald Trump concernant les semi-conducteurs importés de Taïwan.
L’entreprise pétrolière et gazière publique taïwanaise CPC a signé, jeudi, une lettre d’intention pour acheter du gaz naturel liquéfié auprès de l’État américain de l’Alaska, alors que Taipei cherche à rester en bons termes avec Washington, après de récentes menaces de Donald Trump.
Taïwan s'engage à acheter le gaz américain
Visite du gouverneur de l’Alaska à Taïwan
Cette annonce est survenue lors d’une visite à Taïwan du gouverneur de l’Alaska, Mike Dunleavy, dans le cadre d’une tournée en Asie pour susciter des investissements autour d’un projet de gazoduc en Alaska, qualifié début mars «d’immense» par Donald Trump. Il s’agit de la reprise d’un ancien projet de gazoduc visant à transporter sur 1300 km le gaz extrait du nord de l’Alaska jusqu’à un port du sud de l’État, où il serait transformé en GNL et exporté par navire vers l’Asie, moyennant 7 à 9 jours de traversée.
Intérêt de Taïwan pour le gaz naturel de l’Alaska
Le ministère taïwanais des Affaires économiques avait déjà déclaré en février que CPC était «très intéressée» par le gaz naturel de l’Alaska. «En vertu de l’accord», paraphé également par la société publique Alaska Gasline Development Corporation, «CPC s’engagera à acquérir du GNL et à chercher à obtenir des droits de participation en amont pour garantir un approvisionnement énergétique futur stable pour Taïwan», a déclaré jeudi le ministère dans un communiqué.
Sécurité énergétique et diversification
Ce gaz naturel «peut répondre à nos besoins et garantir notre sécurité énergétique», a déclaré le président taïwanais Lai Ching-te lors d’un événement à la chambre de commerce américaine à Taïwan. «Les détails de l’approvisionnement et de l’investissement pour atteindre des objectifs de coopération mutuellement bénéfiques» feront l’objet de discussions ultérieures, selon le communiqué. Taïwan importe la quasi-totalité de son énergie: environ 38% de son gaz naturel provient d’Australie, 25 % du Qatar et un peu moins de 10% des États-Unis, selon des données publiques.
Opportunités d’investissement et diversification des sources
S’exprimant lors du même événement, Dunleavy a également exhorté les entreprises et les décideurs politiques à Taïwan «à explorer les opportunités d’investissement» dans le projet de gazoduc. «Taïwan peut augmenter sa diversification des sources de GNL en provenance d’Amérique à travers l’Alaska, garantissant des prix de l’énergie stables et un approvisionnement constant d’un voisin amical pour de nombreuses décennies à venir», a-t-il lancé.
Intérêt d’autres pays asiatiques
D’autres pays asiatiques, comme la Corée du Sud, le Japon et les Philippines ont également exprimé leur intérêt pour ce gaz naturel d’Alaska. Le gouvernement de Lai s’est engagé à augmenter les investissements aux États-Unis après que Trump a menacé d’imposer des droits de douane de 100% sur les semi-conducteurs importés de Taïwan, principal fabricant mondial de ces produits stratégiques.
Menace de droits de douane à 100%
Les menaces de Donald Trump concernant les semi-conducteurs ont poussé Taïwan à chercher des moyens de renforcer ses relations avec les États-Unis. L’achat de gaz naturel liquéfié de l’Alaska est vu comme une manière de montrer la bonne volonté de Taïwan et de sécuriser des relations commerciales stables avec les États-Unis.
En conclusion, l’accord entre Taïwan et l’Alaska pour l’achat de gaz naturel liquéfié est un pas important vers la diversification des sources d’énergie de Taïwan et la stabilisation de ses relations avec les États-Unis. Cet accord pourrait également ouvrir la voie à de futures collaborations énergétiques entre les deux parties.