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Les députés français approuvent un régime d'isolement durci pour les narcotrafiquants


La mesure vise à enrayer la violence liée au narcotrafic en isolant les criminels les plus dangereux dans des quartiers ultrasécurisés.

Les députés français approuvent un régime d'isolement durci pour les narcotrafiquants

Les députés français ont approuvé mercredi la création d’un nouveau régime d’isolement carcéral durci pour les plus gros narcotrafiquants, un projet destiné à enrayer une vague de violence inédite dans le pays. La mesure, inspirée du modèle italien de lutte contre la mafia, prévoit de créer des quartiers ultrasécurisés dans lesquels seront isolés, sur décision du ministre de la Justice, les personnes issues de la criminalité organisée considérées comme les plus dangereuses, de façon à les empêcher de rester en contact avec leurs réseaux.

«Cela concerne entre 600 et 900 personnes», a affirmé le ministre de la Justice, Gérald Darmanin. Le régime est particulièrement «difficile» et prévoit des fouilles intégrales systématiques après tout contact physique avec un visiteur, y compris les avocats, sans la surveillance constante d’un agent.

Un régime carcéral renforcé pour les narcotrafiquants

Des mesures drastiques pour l'isolement

Le texte prévoit aussi le recours à des parloirs sans contact physique pour la majorité des visites et une restriction de l’accès au téléphone. Initialement fixée à quatre ans renouvelables, la durée d’affectation à ces quartiers a été ramenée à deux ans renouvelable par amendements.

Mise en œuvre dans les prisons de haute sécurité

Début mars, Gérald Darmanin avait choisi les deux prisons françaises de plus haute sécurité, celles de Vendin-le-Vieil (nord) et de Condé-sur-Sarthe (ouest), pour accueillir dès cette année 200 narcotrafiquants appelés à être soumis à ce régime.

Contexte de violence et de narcotrafic

La recrudescence ces dernières années du narcotrafic et des violences parfois extrêmes qui y sont liées ont été qualifiées de «menace existentielle» par le ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau. Le nouveau régime carcéral est mis en place après une affaire qui avait particulièrement choqué le pays: l’attaque à la voiture-bélier et aux fusils d’assaut, en mai 2024, du fourgon cellulaire qui transportait le narcotrafiquant Mohamed Amra. Deux gardiens avaient été tués et trois autres blessés. Mohamed Amra a finalement été arrêté en Roumanie en février et livré à la France.

Critiques et inquiétudes

Le texte suscite les critiques de la gauche. Le député écologiste Pouria Amirshahi a fustigé un régime qui «contrevient à tous les principes essentiels de la dignité humaine». La députée socialiste Colette Capdevielle, relayant les craintes d’un syndicat de magistrats, s’est quant à elle inquiétée d’une concentration au même endroit de délinquants disposant de «moyens financiers quasi illimités pour organiser des évasions».

Des parloirs sans contact physique

Les parloirs sans contact physique sont une des mesures phares de ce nouveau régime. Ils visent à limiter les interactions entre les détenus et leurs visiteurs, réduisant ainsi les risques de communication avec l'extérieur.

Une «menace existentielle»

Le ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau, a qualifié la situation de «menace existentielle» pour la sécurité nationale. Cette mesure vise à répondre à cette menace en isolant les criminels les plus dangereux.

Un régime qui «contrevient à tous les principes essentiels de la dignité humaine»

Les critiques de la gauche se concentrent sur les aspects éthiques du nouveau régime. Le député écologiste Pouria Amirshahi et la députée socialiste Colette Capdevielle ont exprimé leurs préoccupations quant au respect des droits humains et à la sécurité des établissements pénitentiaires.