Boeing s’est dit mercredi peu exposé à l’instauration de tarifs douaniers par le président américain Donald Trump, précisant que ses approvisionnements provenaient majoritairement des Etats-Unis. Cependant, l'avionneur américain exprime des préoccupations concernant l'impact potentiel sur certaines pièces détachées, essentielles à sa chaîne d'approvisionnement.
«Pour 80% des dépenses de la branche commerciale et pour 90% de la branche défense, notre chaîne d’approvisionnement est basée aux Etats-Unis», a indiqué Brian West, directeur financier de l’avionneur, lors d’une conférence. «Mais nous nous inquiétons au sujet de la disponibilité des pièces détachées, car il s’agit d’une chaîne d’approvisionnement vaste et compliquée, avec différents niveaux d’exposition.»
Impact des tarifs douaniers et gestion des stocks
Situation actuelle et gestion des stocks
«Sur le court terme, nous ne nous inquiétons pas au niveau commercial», a-t-il assuré, soulignant que le groupe disposait de «beaucoup de stock» acheté avant l’instauration de droits de douane. «Nous effectuons de bons progrès», a-t-il dit, vers la normalisation de la production du groupe, mise à mal en 2024 par un ralentissement imposé par le régulateur de l’aviation après un incident en vol sur un 737 MAX 9 et par une grève de plus de cinquante jours.
Rachat de Spirit Aerosystems
Concernant le rachat de Spirit Aerosystems, un fournisseur crucial auquel Boeing avait donné son indépendance en 2005, le directeur financier a confirmé l’objectif de finalisation de la transaction «pendant l’été». Elle a été annoncée en juillet 2024, pour 4,7 milliards de dollars. Le périmètre de Boeing ne devrait pas changer fondamentalement, a relevé West.
«Il y a des zones où l’on peut élaguer quelque chose qui n’est pas notre cœur de métier», a-t-il expliqué. L’objectif est de «concentrer et de simplifier. La liste est courte», a-t-il noté.
Certification des 737 MAX 7 et 737 MAX 10
Par ailleurs, il a indiqué que le processus de certification du 737 MAX 7 et du 737 MAX 10 enregistrait «de bons progrès», rendant l’avionneur «optimiste». Le premier devait entrer en exploitation en 2019, et le second en 2023.
Projets futurs et nouvel avion
La conception d’un nouvel avion – qui était attendu dans les airs pour 2035 – semble en revanche repoussée sine die. Le nouvel avion est «très lointain. Nous ne voulons pas précipiter la décision pour un produit qui va durer cinquante ans», a souligné West.
Disponibilité des pièces détachées
Boeing s'inquiète particulièrement de la disponibilité des pièces détachées, un élément crucial pour la continuité de ses opérations. La chaîne d'approvisionnement, vaste et complexe, présente différents niveaux d'exposition qui pourraient être affectés par les nouvelles politiques douanières.
Simplification et concentration
Le directeur financier a également mentionné la nécessité de simplifier et de concentrer les opérations de Boeing. Cela inclut l'élagage de certaines activités qui ne sont pas au cœur de leur métier, afin de renforcer leur position sur le marché.
En résumé, bien que Boeing se considère peu exposé aux tarifs douaniers de Donald Trump, l'avionneur reste vigilant quant à l'impact potentiel sur ses pièces détachées et continue de travailler sur la normalisation de sa production et la certification de ses nouveaux modèles.