La Maison-Blanche, qui durcit chaque jour le ton contre les juges s’opposant aux décisions de Donald Trump, les a accusés d’«usurper» l’autorité présidentielle.
«Non seulement ils usurpent la volonté du président et chef de l’exécutif de notre pays, mais ils sapent aussi la volonté du peuple américain», a déclaré lors d’un point presse Karoline Leavitt, porte-parole de la Maison Blanche. Elle s’exprimait au lendemain de l’appel inédit du président américain à destituer un juge qui a suspendu une opération d’expulsion de migrants vers le Salvador.
Tensions entre l'exécutif et le judiciaire
Accusations de la Maison-Blanche
«Il est très clair que c’est un juge militant qui essaie d’usurper l’autorité du président», a aussi déclaré Karoline Leavitt à propos de ce même juge fédéral de Washington, James Boasberg. La campagne de l’exécutif contre le pouvoir judiciaire a suscité mardi une rarissime mise au point de la Cour suprême.
Réaction de la Cour suprême
«La destitution n’est pas une réponse appropriée à un désaccord à propos d’une décision de justice», a rappelé dans un communiqué John Roberts, le président de la plus haute juridiction américaine.
Conflit autour des expulsions de migrants
Le juge Boasberg a exigé de l’administration Trump des informations supplémentaires pour déterminer si la suspension des expulsions qu’il a ordonnée le 15 mars avait bien été immédiatement respectée, plusieurs vols s’étant posés après. L’exécutif assure avoir obtempéré à partir du moment où le juge a rendu sa décision écrite.
Dans des documents écrits mercredi, l’administration Trump rappelle qu’elle a fait appel dans ce dossier et demande au juge de renoncer aux clarifications qu’il a réclamées en attendant que la cour d’appel ait statué, «probablement d’ici la fin de semaine». Elle l’accuse en outre de placer «le pouvoir judiciaire au-dessus du pouvoir exécutif». «Les deux pouvoirs sont sur un pied d’égalité», affirme-t-elle.
Mais le juge a maintenu ses exigences. Le recours pour une partie qui s’estime lésée par une décision de justice «est la procédure d’appel, pas la désobéissance», a-t-il répliqué mercredi, citant une jurisprudence de la Cour suprême.
Réactions de Donald Trump
Interrogé par Fox News mardi sur l’éventualité qu’il puisse contrevenir à une décision de justice, Donald Trump a répondu: «Non. On ne peut pas faire ça. Mais nous avons de mauvais juges. Je pense qu’il y a un moment où il faut se demander quoi faire face à un juge scélérat».
Un certain nombre de décisions fracassantes du président républicain de 78 ans ont été bloquées ou suspendues par des juges, au nom du respect de la Constitution, des lois et de l’équilibre des pouvoirs.
Réactions d'Elon Musk
Le multimilliardaire Elon Musk, chargé par Donald Trump de tailler dans les dépenses publiques, s’est ainsi insurgé mercredi contre une décision d’une juge fédérale mardi suspendant l’exclusion des personnes transgenres des forces armées américaines.
«C’est un coup d’État judiciaire. Nous avons besoin de 60 sénateurs pour révoquer les juges et restaurer le pouvoir du peuple», a-t-il commenté sur son compte X.