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Hausse de la consommation de drogues illicites en Europe en 2024


Une étude révèle une augmentation des résidus de cocaïne, ecstasy et amphétamine dans les eaux usées de 128 villes européennes.

Hausse de la consommation de drogues illicites en Europe en 2024

De Växjö en Suède à Porto ou Zagreb, aucune ville d’Europe ou presque n’échappe à la consommation de drogues illicites. Une étude récente publiée mercredi révèle une augmentation des détections dans les eaux usées de résidus d’ecstasy, de cocaïne et d’amphétamine par rapport à 2023, tandis que la consommation de cannabis semble en recul. Cette étude annuelle, qui porte en 2024 sur un nombre record de 128 villes européennes, brosse un tableau clair d’un problème de drogue à la fois répandu et complexe.

L’étude, réalisée par l’Agence de l’Union européenne sur les drogues (EUDA, ex-EMCDDA) en association avec le réseau de chercheurs Score (34 organisations à travers le monde), a analysé des échantillons quotidiens d’eaux usées municipales prélevés dans les zones de captage de stations d’épuration au printemps dernier. Ces échantillons, représentant quelque 68,8 millions de personnes, ont été analysés pour détecter des traces d’amphétamine, de cocaïne, de méthamphétamine, d’ecstasy et son principe actif la MDMA, ainsi que de kétamine et du cannabis.

Résultats de l'étude

Augmentation de la consommation de cocaïne

Pour la cocaïne, la majorité des villes disposant de données pour les deux dernières années ont fait état d’une augmentation. Les analyses indiquent notamment que sa consommation reste la plus élevée dans les villes d’Europe de l’Ouest et méridionale, en particulier en Belgique, aux Pays-Bas et en Espagne.

Hausse des détections de MDMA

Pour la MDMA, la plupart des villes ont également signalé une hausse des détections entre 2023 et 2024. Les traces de ces substances ont été trouvées le plus massivement dans les eaux usées de localités en Belgique, République Tchèque, Pays-Bas et Portugal.

Présence de kétamine

Quant à la kétamine, elle apparaît le plus dans des villes de Belgique, des Pays-Bas, de Hongrie et de Norvège.

Différences régionales

L’étude met également en évidence des différences dans les substances les plus couramment détectées dans plusieurs villes d’un même pays. Cela peut s’expliquer en partie par les différentes caractéristiques sociales et démographiques des villes, telles que la présence d’universités, de lieux de vie nocturne et la répartition de l’âge de la population.

Fluctuations hebdomadaires

L’analyse des eaux usées permet par ailleurs de détecter des fluctuations dans les schémas hebdomadaires de consommation. Dans plus de trois quarts des villes, les traces de benzoylecgonine (principale métabolite de la cocaïne), de kétamine et de MDMA dans les eaux usées sont plus élevées pendant le week-end (du vendredi au lundi) qu’en semaine.

En revanche, la consommation d’amphétamine, de cannabis et de méthamphétamine est répartie plus uniformément sur l’ensemble de la semaine.

69 millions de personnes concernées

Ces échantillons d’eaux usées de quelque 68,8 millions de personnes ont été analysés pour détecter des traces d’amphétamine, de cocaïne, de méthamphétamine, d’ecstasy et son principe actif la MDMA, ainsi que de kétamine et du cannabis.

Cocaïne, kétamine et MDMA prisées le week-end

Dans plus de trois quarts des villes, les traces de benzoylecgonine (principale métabolite de la cocaïne), de kétamine et de MDMA dans les eaux usées sont plus élevées pendant le week-end (du vendredi au lundi) qu’en semaine.

Cette étude met en lumière la complexité et l’étendue du problème de la consommation de drogues illicites en Europe, soulignant la nécessité de politiques adaptées et de recherches continues pour mieux comprendre et contrôler ce phénomène.