On pourrait croire à un scénario de série à suspense. Un membre d'une équipe de recherche sud-africaine travaillant sur une base très reculée en Antarctique craint pour sa sécurité. Ce ne sont pas les conditions extrêmes ou la faune locale qui font peur au scientifique, mais le comportement d'un de ses collègues. Dans un e-mail envoyé en février depuis la base Sanae IV, le chercheur accuse en effet son confrère d'agression et menaces de mort.
Située à environ 160 km au sud de la Barrière de Ross et à plus de 4200 km au sud de la ville du Cap, la base Sanae IV est l'un des endroits les plus isolés au monde. Les conditions y sont extrêmes, et la survie dépend souvent de la coopération et de la solidarité entre les membres de l'équipe. Cependant, cette fois-ci, la menace ne vient pas de l'extérieur, mais de l'intérieur même de l'équipe.
Un appel à l'aide désespéré
Des accusations graves
Dans son e-mail, le chercheur, prénommé Daniel, demande qu'«une action immédiate» soit prise pour assurer sa sécurité et celle du reste de l'équipe, raconte le «Guardian». Il explique que le comportement de son collègue se fait de plus en plus inquiétant et qu'il s'en est physiquement pris au chef d'équipe. «Il a menacé de le tuer, créant ainsi un environnement de peur et d’intimidation. Je reste profondément préoccupé par ma propre sécurité, me demandant constamment si je ne serai pas la prochaine victime», écrit Daniel.
Réactions des autorités
Le ministre sud-africain de l'Environnement, Dion George, a confirmé qu'une agression avait eu lieu et qu'il «étudiait des options», sans préciser lesquelles. Il a assuré qu'une intervention était en cours. «La personne qui a agressé le chef d’équipe a des remords et a été réévaluée psychologiquement de son plein gré», a ajouté le ministre.
De son côté, un porte-parole du ministère sud-africain des Forêts, de la pêche et de l’environnement a indiqué qu'une enquête était en cours. «Le ministère agira en conséquence en ce qui concerne toute conduite répréhensible à l’encontre d’un fonctionnaire qui se serait mal comporté», a-t-il fait savoir.
Une situation critique
L'équipe de 10 personnes, qui étudie les champs électromagnétiques et la biodiversité, ne devrait pas être relevée avant décembre, alors que les tempêtes hivernales se rapprochent de la base. Cette situation ajoute une couche de complexité à la gestion de la crise, car toute intervention extérieure devient extrêmement difficile en raison des conditions météorologiques.
En attendant, les membres de l'équipe doivent continuer à travailler ensemble dans cet environnement hostile, tout en gérant la menace interne. La situation met en lumière les défis uniques auxquels sont confrontés les chercheurs dans des bases isolées, où la survie et la sécurité dépendent souvent de la cohésion et de la confiance mutuelle.
Les prochaines semaines seront cruciales pour la résolution de cette crise, et les autorités sud-africaines devront trouver des solutions rapides et efficaces pour assurer la sécurité de tous les membres de l'équipe. La communauté scientifique internationale suit de près cette situation, espérant une résolution pacifique et sécuritaire pour tous les impliqués.