La reclassification de médicaments il y a quelques années a occasionné de gros surcoûts, selon l'industrie pharmaceutique. L'OFSP conteste les chiffres.
La reclassification des médicaments et ses conséquences financières
On aurait pu éviter des surcoûts pour l'assurance-maladie de 24 millions par an si on n'avait pas fait ce changement de règle. Ou est-ce plutôt 100 millions par an? L'association des entreprises pharmaceutiques en Suisse, Vips, a avancé cette semaine des chiffres quatre fois supérieurs à ceux de l'OFSP fin février. On parle ici de la reclassification de médicaments. Tous sont rangés dans des catégories restreignant plus ou moins leur accès.
La suppression de la catégorie C en 2019
En 2019, la catégorie C (remise sur conseil d’une personne exerçant une profession médicale) a été supprimée. La très grande majorité des 650 médicaments qui s'y trouvaient ont été rétrogradés dans la catégorie D (remise sur conseil, comme pour le Dafalgan). Mais 15% d'entre eux ont été reclassés en catégorie B (remise sur ordonnance). C'était notamment le cas de somnifères ou de certains médicaments contre la toux.
Les conséquences de la reclassification
La règle voulait que ces médicaments reclassés pouvaient continuer à être vendus sans ordonnance aux patients, mais pas tout le monde ne l'a su et nombreux sont ceux qui ont consulté leur médecin pour obtenir l'ordonnance. «Même dans l'hypothèse conservatrice d'un coût de 50 fr. par consultation, la part accrue des prescriptions sur ordonnance a entraîné des dépenses supplémentaires énormes», selon la Vips.
L'analyse de l'OFSP
L'OFSP a mené son analyse. «L'estimation de la Vips d’un surcoût de 100 millions n’a pas pu être confirmée», dit l'Office. Plutôt que d'aller chez le médecin, les patients se sont souvent rabattus sur des substituts ne nécessitant pas d'ordonnance. Il a été constaté que les médicaments reclassés en catégorie B ont tout simplement été beaucoup moins vendus, d'autant que leur prix a augmenté. Le surcoût dû aux consultations médicales est de maximum 24,5 millions, selon l'OFSP.
Relativiser les coûts
Qui que ce soit qui ait raison, il faut relativiser. Si ces coûts avaient été évités, chaque Suisse aurait fait une économie sur sa prime de 20 à 90 centimes par mois.
Conclusion
La reclassification des médicaments en 2019 a eu des répercussions financières significatives, mais les chiffres avancés par l'industrie pharmaceutique et l'OFSP divergent considérablement. Quoi qu'il en soit, l'impact sur les primes d'assurance-maladie des Suisses reste modéré.