Steven est très inquiet. Sa fille de 3 ans a été kidnappée et est actuellement retenue en Ukraine, dans un village de la région de Dnipro, à quelques kilomètres du front russe. Malgré les très nombreuses démarches du Lausannois auprès des autorités vaudoises, fédérales et ukrainiennes, rien n'y fait. «Ma fille demeure en zone de guerre depuis plus d'une année», déplore-t-il.
Une histoire d'amour qui tourne au cauchemar
Cette sombre affaire a commencé en 2019, lorsque Steven a connu une jeune Ukrainienne sur Tinder. Après quelques rencontres, le Vaudois est rapidement tombé amoureux et il a ramené sa dulcinée en Suisse pour l'épouser. Mais quand elle est tombée enceinte l'année suivante, la relation s'est dégradée. De plus, le Lausannois a appris que son épouse était atteinte depuis longtemps d'un cancer, dont le traitement était incompatible avec une grossesse.
Malgré l'insistance de son mari, elle a toujours refusé de se soigner. La grossesse est donc arrivée à terme. Peu après la naissance, la mère a emmené la fillette en Ukraine où, d'après Steven, elle aurait tenté de se suicider et de tuer sa fille. C'était en 2021. Après quelques semaines, voyant qu'elles ne rentraient pas, le Vaudois s'est rendu sur place. En payant les bonnes personnes, il est parvenu à les récupérer. «Ma femme était enfermée dans une sorte de sanatorium, qui ressemblait à une prison», se souvient-il.
Des menaces et des tentatives d'enlèvement
Sa belle-famille ne lui a toutefois jamais pardonné son intervention et l'aurait harcelé et menacé de mort. À bout, Steven a demandé la séparation début 2022. «La maman n'a toutefois jamais respecté mes droits de visite. Puis, en 2023, alors qu'un juge le lui avait interdit, elle a tenté plusieurs fois de partir avec ma fille en Ukraine», explique-t-il. À une occasion, la jeune femme est même arrivée jusqu'en Pologne. Alertées par Steven, les autorités locales l'ont interceptée et renvoyée en Suisse.
Constatant que le risque d'enlèvement était plus qu'évident, le quadra a demandé la garde exclusive de sa fille. Il n'a pas été entendu et ce qui devait arriver arriva. En janvier 2024, la mère est parvenue à kidnapper l'enfant. Ce n'est que deux mois plus tard que la justice vaudoise a considéré opportun de confier la garde au père, comme le reflète son dossier, que «20 minutes» s'est procuré. Steven a alors une nouvelle fois tout tenté pour faire rentrer sa fille et son ex. Mais cette dernière est décédée en Ukraine au mois de novembre. Malgré cela, le Lausannois n'a toujours pas récupéré l'enfant, la grand-mère maternelle refusant de la lui rendre et la justice ukrainienne n'ayant de cesse de le balader.
Une situation désespérée
Quant à la Suisse, elle ne semble pas faire grand-chose non plus pour venir en aide à la petite, qui n'a pourtant pas d'autre passeport que celui avec une croix blanche. Contactées, les autorités fédérales n'ont pas répondu à nos questions, indiquant ne pas pouvoir s'exprimer «sur un cas concret», malgré une procuration signée par le père les libérant de leur devoir de confidentialité. Désemparé, Steven n'a d'autre choix que d'espérer que les tribunaux ukrainiens finiront, eux, par agir.