Un adolescent de 17 ans, soupçonné d’un projet d’action violente «pendant le ramadan», a été mis en examen jeudi en France. Interpellé lundi en Haute-Saône, il a été placé en détention provisoire conformément aux réquisitions du parquet national antiterroriste (Pnat). Une information judiciaire pour association de malfaiteurs terroriste criminelle a été ouverte.
Un projet d’action violente déjoué en 2025
Selon une source proche de l’enquête, il s’agit du «premier» projet d’action violente déjoué en 2025. L’adolescent, «radicalisé», a été arrêté lundi alors qu’il était «porteur d’un couteau». Il envisageait «des cibles juives ou chrétiennes», bien que ce projet restait «peu précis». Des conversations sur la messagerie cryptée Telegram ont révélé qu’il affirmait «vouloir passer à l’acte pendant le ramadan» 2025.
Arrestation et mise en examen
L’adolescent a été contrôlé par la gendarmerie lundi dans une rue proche d’un lycée du secteur de Lure. Un couteau a été découvert dans son sac. Initialement interpellé et placé en garde à vue pour «port d’arme» dans une enquête ouverte par le parquet de Vesoul, il n’avait pas de mention à son casier judiciaire. Mardi, le Pnat s’est saisi de la procédure.
Investigations en cours
«Les investigations à venir», et «confiées à la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI)», «permettront de confirmer les cibles exactes du projet d’action violente et son imminence», a souligné le parquet antiterroriste. Contacté par l’AFP, son avocat, Me Réda Ghilaci, n’a pas souhaité s’exprimer à ce stade.
Contexte de la menace terroriste en France
Les dernières interpellations pour un projet d’action violente en France remontent à début décembre. Trois jeunes hommes, arrêtés à Nîmes et à Nantes, avaient été mis en examen, soupçonnés d’avoir projeté une action violente d’inspiration jihadiste avec des bombes artisanales et d’avoir envisagé la mairie de Poitiers comme cible.
En novembre 2024, un mineur français d’origine tchétchène, né en 2008, a aussi été mis en examen et écroué pour un projet d’attentat terroriste en France d’inspiration jihadiste.
Selon «un bilan de la politique de lutte contre le terrorisme», communiqué mercredi en Conseil des ministres, neuf projets d’attentats ont été déjoués en 2024, portés «pour la plupart par des sympathisants de l’État islamique». La menace émane «d’individus sympathisants de la cause jihadiste, souvent jeunes et éloignés de la mouvance radicale traditionnelle: 70% des impliqués dans des projets d’attentat depuis 2023 avaient moins de 21 ans, radicalisés en ligne pour la plupart».
La «menace jihadiste représente 80% des procédures» diligentées par le Pnat, avait aussi rappelé mi-septembre le procureur antiterroriste Olivier Christen. «Au premier semestre 2024, il y avait eu à peu près trois fois plus de procédures» de ce type que sur la même période en 2023.
Attentats islamistes en 2025
Le début de l’année 2025 a été marqué par deux attentats islamistes: en janvier, un Français de 32 ans avait blessé au couteau une personne en criant «Allah Akbar» dans un supermarché d’Apt (Vaucluse). Et le 22 février, un Algérien de 37 ans a tué à l’arme blanche un passant et blessé six autres personnes près d’un marché à Mulhouse (Haut-Rhin).
Ces événements soulignent la persistance de la menace terroriste en France et la vigilance accrue des autorités pour déjouer de nouveaux projets d’action violente.