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Vingt soldats burundais tués dans des affrontements en RDC


Une vingtaine de soldats burundais ont été tués dans des combats contre le groupe armé M23 et ses alliés rwandais dans l'est de la RDC.

Vingt soldats burundais tués dans des affrontements en RDC

Une vingtaine de soldats burundais ont été tués dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC) lors d’affrontements lundi et mardi contre le groupe armé M23 et ses alliés rwandais. Ces soldats combattaient aux côtés de l’armée congolaise, selon deux sources militaires burundaises qui ont parlé à l’AFP jeudi.

«Nous avons malheureusement perdu une vingtaine de soldats et une dizaine d’autres ont été blessés, lorsque le M23 et les soldats rwandais ont lancé l’assaut contre nos positions de Kaziba, dans les montagnes qui surplombent la plaine de la Ruzizi», a annoncé à l’AFP un haut gradé burundais sous couvert de l’anonymat.

Les combats de Kaziba

Localisation et déroulement des affrontements

Kaziba se trouve à environ 80 kilomètres au nord-ouest d’Uvira, une ville située à la pointe nord-ouest du lac Tanganyika, adossée à la capitale économique burundaise Bujumbura.

«Ces combats ont duré deux jours, lundi et mardi, avant que nos soldats qui avaient été encerclés ne parviennent à s’en sortir», a-t-il ajouté. Cependant, en difficulté, ils ont dû «abandonner derrière le chef des opérations du 10e bataillon TAFOC (task force), le major Claude Ndikumana, qui avait été blessé» et a été capturé, a précisé cette source.

Bilan des pertes

Une autre source militaire a estimé auprès de l’AFP qu’entre 22 et 25 soldats burundais ont été tués. Des comptes X proches du M23 ont publié mercredi une photo du major burundais, qui a été identifié pour l’AFP par un proche et un autre officier qui est de sa promotion.

Poursuite des affrontements

«Les soldats burundais se sont repliés plusieurs kilomètres plus au sud mais les affrontements avec le M23 se sont poursuivis hier et aujourd’hui» jeudi, avec une intensité moindre, a précisé le haut gradé.

Contexte et implications

Le M23, qui affirme se battre pour défendre les intérêts des populations tutsi de l’est de la RDC, est soutenu selon des experts par quelque 4000 soldats rwandais. Il a pris le contrôle depuis 2021 de vastes pans de territoires dans les provinces congolaises du Nord-Kivu et du Sud-Kivu, frontalières du Rwanda.

À la faveur d’une offensive éclair ces derniers mois, le M23 et ses alliés ont pris le contrôle depuis janvier d’une portion de l’est de la RDC, notamment les villes de Goma et Bukavu, et continué leur progression dans plusieurs directions. Kinshasa accuse son voisin rwandais de chercher à s’accaparer les riches ressources minières du Nord-Kivu et du Sud-Kivu.

Déploiement militaire burundais

Le Burundi a déployé depuis 2023 plus de 10’000 soldats en soutien à l’armée congolaise, dans le cadre d’un accord de coopération militaire avec Kinshasa. Le pays avait, selon des sources militaires, commencé le mois dernier à retirer des troupes face à l’avancée du M23, avant de substantiellement renforcer son dispositif militaire dans sa zone frontalière.

Avancée du M23

Les M23 continuent d’avancer en direction du Minembwe, où se sont ralliés des membres du groupe armé Twirwaneho, également à majorité tutsi, accusé de «collaboration» avec le M23 par le groupe d’experts de l’ONU sur la RDC. Selon le haut gradé burundais, «le M23 cherche à aller faire jonction avec le groupe armé […] et contrôler les montagnes qui surplombent la plaine de la Rusizi et Uvira».

Captivité du chef des opérations

Le chef des opérations du 10e bataillon TAFOC, le major Claude Ndikumana, a été capturé lors des affrontements. Sa capture représente une perte significative pour les forces burundaises et un coup dur pour leur moral.

Poursuite des combats

Les affrontements avec le M23 se sont poursuivis jeudi avec une intensité moindre, mais la situation reste tendue. Les soldats burundais se sont repliés plusieurs kilomètres plus au sud, mais les combats continuent de faire rage.

Ces événements soulignent la complexité et la gravité de la situation dans l’est de la RDC, où les conflits ethniques et les intérêts géopolitiques se croisent dans une lutte pour le contrôle des ressources et du territoire.