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Bolsonaro se rapproche d'un procès pour coup d'État présumé


Le parquet brésilien rejette les arguments de la défense de l'ex-président. La Cour suprême pourrait décider d'ici un mois.

Bolsonaro se rapproche d'un procès pour coup d'État présumé

Le parquet brésilien a rejeté jeudi les arguments présentés par la défense de l’ex-président d’extrême droite Jair Bolsonaro pour lui éviter un procès, après son inculpation pour un projet présumé de coup d’État. Cette décision rapproche encore un peu plus l'ancien chef de l'État d'une possible comparution devant la justice.

La défense de Bolsonaro avait soulevé plusieurs points, notamment la compétence de la Cour suprême à juger l'ancien président et l'accès limité aux pièces du dossier. Ces arguments ont été systématiquement rejetés par le parquet dans un document de 24 pages, qui affirme que les objections ont été «surmontées».

Un procès en vue pour Jair Bolsonaro

Décision finale de la Cour suprême

La décision finale sur l’ouverture d’un procès ou non revient à la Cour suprême. Aucun délai précis n’a été fixé, mais cette décision pourrait être annoncée d’ici un mois, selon une source au sein de la plus haute juridiction du Brésil.

Inculpations multiples

Au total, 34 personnes, dont plusieurs anciens ministres et des militaires haut gradés, ont été inculpées en février. Ils sont accusés d’avoir conspiré pour empêcher le retour au pouvoir de l’actuel président de gauche, Luiz Inacio Lula da Silva, tombeur de Jair Bolsonaro à la présidentielle de 2022.

Réactions de la défense

Les avocats de l’ex-président (2019-2022) ont présenté leurs arguments la semaine dernière. Ils estiment notamment que la Cour suprême n’est pas la juridiction compétente pour juger l’ancien chef de l’État et disent ne pas avoir eu accès à l’intégralité des pièces du dossier.

L’un des avocats de Jair Bolsonaro, Paulo Cunha Bueno, a fait part sur le réseau social X de son «indignation» face à la réponse du parquet, estimant que «le processus pénal est contaminé». Jair Bolsonaro, 69 ans, encourt jusqu’à 40 ans de prison. Il a toujours clamé son innocence, se disant victime de «persécution».

Procès politique et manifestation

Mercredi, cet ancien capitaine de l’armée a affirmé à des journalistes à Brasilia qu’il était sous le coup d’un «procès politique» visant à le «retirer du paysage politique l’an prochain», quand aura lieu la prochaine élection présidentielle. Bolsonaro est inéligible jusqu’en 2030 pour ses attaques sans preuves sur la fiabilité du système d’urnes électroniques brésilien, mais il espère encore faire annuler cette condamnation pour pouvoir briguer un second mandat en 2026.

Il a par ailleurs appelé ses partisans à participer dimanche à une manifestation, en sa présence, au bord de la célèbre plage de Copacabana à Rio de Janeiro (sud-est).

Appel à l'amnistie

Lors du rassemblement doit être lancé un appel à une amnistie pour les personnes condamnées pour les émeutes du 8 janvier 2023 à Brasilia. Des milliers de sympathisants bolsonaristes avaient alors pris d’assaut le palais présidentiel, la Cour suprême et le Parlement pour contester l’investiture de Lula quelques jours plus tôt et appeler à une intervention militaire.

Ces événements montrent à quel point la situation politique au Brésil reste tendue, avec des divisions profondes entre les partisans de Bolsonaro et ceux de Lula. La décision imminente de la Cour suprême pourrait avoir des répercussions majeures sur l'avenir politique du pays.