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Polémique chez LFI après une affiche controversée de Cyril Hanouna


Jean-Luc Mélenchon défend son parti face aux accusations d'antisémitisme. Des députés LFI critiquent la communication du parti.

Polémique chez LFI après une affiche controversée de Cyril Hanouna

Jean-Luc Mélenchon a beau s'être défendu une énième fois jeudi des accusations d’antisémitisme visant son parti, la polémique créée par l’affiche représentant Cyril Hanouna suscite des remous jusque dans les rangs des députés de la France insoumise.

Du rififi chez LFI? Officiellement, il n’y a rien à voir: «Par pitié, lâchez-nous, occupez-vous de ce qu’on raconte vraiment» et «arrêtez avec ce cirque des antisémites», a protesté Mélenchon sur France Inter. Réponse censée clore la polémique provoquée par un visuel montrant le visage de Cyril Hanouna, d’origine juive tunisienne, en noir et blanc, sourcils froncés et grimace agressive. L’image, diffusée mardi sur les réseaux sociaux par LFI pour battre le rappel des manifestations du 22 mars contre le racisme, a été rapidement retirée face au tollé suscité.

Une polémique qui divise les Insoumis

Réactions et défenses de Mélenchon

Sur la défensive, le patriarche insoumis a accusé les médias de «relayer la propagande des réseaux d’extrême droite». La veille, son entourage avait déjà dénoncé des «accusations nauséabondes» émanant «essentiellement» de «militants d’extrême droite relayés par CNews, Europe 1 et le JDD» – propriétés du milliardaire conservateur Vincent Bolloré.

Les condamnations sont pourtant venues d’une grande partie de la classe politique: Marine Le Pen s’est dite «scandalisée» par ces «références aux caricatures antisémites». Le garde des Sceaux Gérald Darmanin fustigeant une image qui met «une cible sur le dos» de l’animateur.

Réactions internes et critiques

Critiques récusées en bloc par le fidèle lieutenant mélenchoniste Eric Coquerel: «C’est une manière de nous discréditer», a estimé le député de Seine-Saint-Denis, assurant que «cette affiche ne reprenait pas les codes culturels» de l’antisémitisme, tout en reconnaissant «une maladresse sur la forme». Pourtant en privé, d’autres manifestent vivement leur désaccord avec la dernière initiative du parti.

Comme narré par le journal L’Opinion, l’élu de Gironde Loïc Prud’Homme s’en est ouvert dans une boucle Whatsapp interne, d’un message sans équivoque: «Y aurait-il un moyen de s’éviter un "shitstorm" (merdier, ndlr) à chaque visuel?".

Son collègue parisien Aymeric Caron (apparenté LFI) a aussi demandé de «tenir compte du fait que chaque membre du groupe est impacté, une fois de plus, par ces communications catastrophiques, qui se multiplient». Messages dont l’authenticité a été confirmée à l’AFP par des membres de ce groupe de messagerie – qui compte plus de 140 personnes.

Un troisième député confie pour sa part sous le sceau de l’anonymat que «ce visuel n’aurait jamais dû exister», même s’il se dit «sûr que ça n’a pas été fait avec une intention antisémite». Dans les deux cas, «il y a une responsabilité à assumer» pour reconnaitre «qu’on a fait une connerie».

Responsabilités et conséquences

Façon de désigner sans les nommer deux figures majeures de LFI, proches parmi les proches de Jean-Luc Mélenchon: le coordinateur en chef Manuel Bompard, qui a hérité de la circonscription marseillaise de son mentor, et la députée de Paris Sophia Chikirou, ex-conseillère en communication du triple candidat à la présidentielle.