Un couple de professeurs récemment mariés a porté plainte contre une université japonaise pour avoir autorisé uniquement le mari à conserver son poste d'enseignant après leur union, a déclaré un tribunal nippon jeudi. Cette situation a suscité une vive controverse et mis en lumière les discriminations persistantes au sein du système éducatif japonais.
Après s'être marié en juillet, un professeur en droit a signalé son mariage au doyen de l'université de Miyazaki Sangyo-keiei (sud). Ce dernier l'aurait alors informé que le contrat de travail de sa femme «serait suspendu à la fin du mois de mars», selon le quotidien Asahi, citant l'avocat du couple.
Une plainte déposée contre l'université
Réactions de l'université
Un porte-parole de l'université a déclaré à l'AFP que le couple avait commis «une grave violation du règlement», sans donner plus de détails, invoquant le respect de la vie privée. Selon la chaîne publique de télévision NHK, l'université a expliqué qu'il existe des «règles non écrites» selon lesquelles deux conjoints ne peuvent pas travailler dans cet établissement en raison de sa taille réduite.
Détails de la plainte
Le tribunal de district de Miyazaki a confirmé qu'une plainte avait été déposée contre l'université et le doyen le mois dernier. Le couple de plaignants aurait même décidé de demander le divorce pour tenter de conserver leurs emplois à la faculté de droit de l'université, selon la chaîne de télévision locale UMK.
Conséquences pour le couple
Selon cette même chaîne, le mari aurait été rétrogradé au rang de professeur adjoint, et sa femme – professeure adjointe – reclassée en employée de bureau. «J'ai eu l'impression qu'on me demandait de choisir entre le mariage et la carrière», a déclaré la plaignante, le visage caché, dans une séquence télévisée.
Réactions de la plaignante
«Je suis très triste et indignée que la seule université de cette région qui dispose d'une faculté de droit, et qui se targue de recruter des étudiantes et de les aider dans leur carrière, puisse injustement priver une enseignante de son travail», a-t-elle déclaré.
Contexte de l'inégalité des sexes au Japon
Le Japon figure au 118e rang sur 146 pays dans le classement mondial pour 2024 du Forum économique mondial sur l'écart global entre les sexes, les femmes dirigeantes se faisant rares dans le monde des affaires et de la politique. Cette affaire met en lumière les défis persistants auxquels sont confrontées les femmes dans le milieu professionnel japonais.
Cette situation soulève des questions importantes sur les pratiques discriminatoires au sein des institutions éducatives et sur la nécessité de réformer les politiques de gestion des ressources humaines pour promouvoir l'égalité des sexes.