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Violents heurts à Buenos Aires lors d'une manifestation pour les retraites


Des affrontements ont éclaté entre policiers et manifestants, incluant des supporters de football, lors d'une protestation pour la défense des retraites.

Violents heurts à Buenos Aires lors d'une manifestation pour les retraites

De violents heurts ont éclaté mercredi entre policiers et manifestants à Buenos Aires, lors d’une manifestation pour la défense des retraites aux abords du Parlement. Cette mobilisation, grossie par la présence de nombreux supporters de football en soutien des retraités, a rapidement dégénéré en affrontements.

Violents heurts lors d’une marche pour les retraités en Argentine

La manifestation a dégénéré en milieu d’après-midi, après un long face-à-face tendu, puis de premières bousculades, entre les forces de l’ordre et plusieurs centaines de manifestants. Des pierres et projectiles divers ont visé la police, qui a fait usage de balles en caoutchouc, de canons à eau et de gaz lacrymogène.

Interpellations et affrontements

Au moins deux personnes ont été interpellées, a constaté l’AFP, au moins quatre selon des médias argentins. Une heure environ après le début des premiers heurts, la police s’évertuait à dégager la vaste place du Parlement, lequel était en session, et repousser des groupes épars de manifestants vers les rues adjacentes, sur un arrière-plan de nuage de lacrymogène, et alors que quelques poubelles, ainsi qu’une voiture, étaient incendiées.

Mobilisation hebdomadaire des retraités

Depuis des années, chaque mercredi à Buenos Aires voit une mobilisation de retraités, parfois quelques dizaines, parfois des centaines ou plus, pour protester contre la dégradation de leur pouvoir d’achat, en particulier une chute brutale aux premiers mois de la présidence de l’ultralibéral Javier Milei.

Soutien des supporters de football

Ces derniers jours, des appels se sont multipliés sur les réseaux sociaux entre supporters de clubs de football du pays, dont les grands River Plate, Boca Juniors, Racing, Independiente, pour se joindre aux retraités. À la fois pour défendre leurs revendications, et protester contre la dureté de la police lors des mercredis précédents.

Des heurts relativement brefs avaient fait quelques blessés légers, et entraîné des interpellations lors des manifestations précédentes, où la police avait fait usage de gaz lacrymogènes.

«Je suis venu parce que ce n’est pas possible qu’ils frappent des retraités, mon père est à la retraite, il a 83 ans et il touche la pension minimum, il n’a plus accès aux médicaments!», s’indignait à l’AFP Martín Mansilla, un chauffeur de taxi de 33 ans qui porte le maillot rouge d’Independiente.

«S’ils touchent aux vieux, quel bordel se prépare!» chantaient des groupes supporters dans des rues menant vers la place du Parlement. Le gouvernement avait par avance décrié la mobilisation comme «rien d’autre qu’une marche de barrabravas (ultras, ndlr) certainement d’obédience de gauche, kirchnéristes», a estimé le porte-parole présidentiel mercredi.

La ministre de la Sécurité Patricia Bullrich avait pour sa part dénoncé «une marche déstabilisatrice», et mis en garde les manifestants face à d’éventuels troubles. «Qu’ils ne s’y risquent pas, parce qu’ils vont nous trouver», a-t-elle lancé.

Impact de l’austérité et de l’inflation

Les retraités argentins sont les grands perdants de la première année d’austérité de la présidence Milei, en réalité perdants depuis plusieurs années d’inflation chronique, qui a culminé à 211% sur l’année 2023.

Depuis mi-2024, le minimum retraite est indexé mensuellement sur l’inflation -au lieu d’une révision périodique auparavant. En mars, ce minimum que perçoit plus de la moitié des retraités est ainsi passé à près de 350’000 pesos (290 francs, ndlr).

Mais surtout, les retraités ont souffert des six premiers mois de la présidence Milei, où un rattrapage des retraites avait été gelé, malgré une dévaluation de 52% fin 2023, et avec une hausse du prix des médicaments en parallèle.