L’armée allemande, engagée dans une course contre la montre pour se moderniser dans un contexte international tendu, «a toujours trop peu de tout» malgré «des progrès» grâce aux dépenses engagées ces dernières années, a souligné mardi la commissaire à la Défense du Parlement.
En 2024, «beaucoup d’améliorations ont été apportées et beaucoup de choses ont été réalisées, mais nous ne touchons toujours pas au but et il y a encore beaucoup à faire», a déclaré Eva Högl lors de la présentation de son rapport annuel.
La Bundeswehr face à des défis persistants
Manque de personnel et d'équipements
«L’équipement en personnel, matériel et infrastructures de la Bundeswehr doit s’améliorer rapidement», écrit cette responsable chargée par le Bundestag de suivre l’évolution des forces armées. «L’impatience est de mise et les attentes sont justifiées.»
Le besoin d’une armée «pleinement opérationnelle» est «plus important que jamais» dans un contexte international dominé par les conflits en Ukraine et au Proche-Orient, mais aussi par la politique «inquiétante» actuellement menée par «l’allié» américain, a-t-elle souligné en conférence de presse.
Progrès grâce aux investissements
Grâce aux fonds débloqués par l’Allemagne depuis le début de la guerre en Ukraine en février 2022, le rapport est moins alarmiste que les autres années et «les choses bougent enfin», constate le rapport. Mais les points faibles de la Bundeswehr sont toujours les mêmes: pénurie de personnel, d’équipements modernes et infrastructures, comme les casernes, «pour une grande part délabrées».
Sur les 100 milliards d’euros du fonds spécial pour la défense mis sur pied par le gouvernement d’Olaf Scholz en réaction à l’invasion russe de l’Ukraine, 82% ont déjà été utilisés, souligne le rapport. Le futur chancelier conservateur Friedrich Merz et les sociaux-démocrates ont annoncé il y a quelques jours vouloir muscler les investissements de défense dans une ampleur sans précédent.
Objectifs futurs et engagements financiers
L’objectif envisagé serait d’atteindre au moins 100 milliards d’euros par an de dépenses budgétaires annuelles pour la défense, soit deux fois plus que ce qui est prévu actuellement. Cela rapprocherait l’Allemagne du seuil annuel de 3% du PIB consacrés à la défense, correspondant au nouvel objectif que pourraient bientôt se fixer les pays de l’Otan.
En conclusion, bien que des progrès significatifs aient été réalisés, la Bundeswehr doit encore surmonter de nombreux défis pour devenir une armée pleinement opérationnelle. Les investissements futurs et les engagements financiers seront cruciaux pour atteindre cet objectif.