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Luis Montenegro face à un vote de confiance crucial au Parlement portugais


Le Premier ministre portugais, accusé de conflit d’intérêts, risque la démission. L'opposition refuse de lui accorder sa confiance.

Luis Montenegro face à un vote de confiance crucial au Parlement portugais

Empêtré dans une polémique sur un possible conflit d’intérêts, le Premier ministre portugais de droite modérée Luis Montenegro est sur la sellette et joue son avenir lors d’un vote de confiance mardi au Parlement, qui devrait lui être défavorable, faute de majorité. Le débat pourrait contraindre Luis Montenegro à la démission, un an à peine après son arrivée au pouvoir. Il doit débuter à 16h.

Malgré les efforts pour éviter la chute du gouvernement au cours des derniers jours, l’opposition campe sur ses positions et devrait décider de ne pas le sauver: les socialistes, principal parti d’opposition, comme l’extrême droite du parti Chega, ont fait savoir qu’ils ne lui accorderaient pas leur confiance. Les socialistes ont annoncé lundi avoir formalisé une demande de commission d’enquête parlementaire sur l’éventuel conflit d’intérêts touchant le Premier ministre, l’invitant à s’y soumettre.

Luis Montenegro face à l'opposition

Les accusations de conflit d'intérêts

M. Montenegro a pour sa part fait parvenir lundi des réponses écrites à des questions de l’opposition sur cette affaire. Il lui est demandé de s’expliquer sur une entreprise de prestation de services détenue par sa femme et ses enfants, ayant des contrats avec plusieurs sociétés privées, parmi lesquelles un groupe dont l’activité est soumise à des concessions accordées par l’État.

Réactions de l'opposition

«Les réponses écrites ne suffisent pas à dissiper les soupçons», a répondu dans la nuit de lundi à mardi le secrétaire général du Parti socialiste Pedro Nuno Santos. Ce dernier a demandé à M. Montenegro à s’abstenir de demander la confiance de parlementaires alors que le résultat négatif est prévisible, estimant que M. Montenegro devrait plutôt avoir le courage de démissionner.

Réponses du gouvernement

«Le Premier ministre a répondu à pratiquement toutes les questions» mais «il y en a qui veulent ignorer les réponses», a regretté lundi le porte-parole du gouvernement Antonio Leitao Amaro, à l’issue d’un conseil des ministres. Pour éviter de plonger le pays dans l’instabilité, M. Montenegro a expliqué qu’il devait appeler les Portugais à se prononcer, réaffirmant n’avoir commis aucune irrégularité. «Je serai candidat bien sûr» en cas d’élections anticipées, même en cas de mise en examen, a-t-il aussi déjà affirmé lundi soir sur la chaîne CNN Portugal.

Conséquences possibles

Si le gouvernement n’obtient pas la confiance des députés, cela entraînera sa démission, et il reviendra ensuite au président, le conservateur Marcelo Rebelo de Sousa, de décider de dissoudre ou pas le Parlement. Une dissolution ouvrirait la voie à des élections législatives anticipées, qui pourraient se tenir le 11 ou le 18 mai, a déjà annoncé M. Rebelo de Sousa.

Autres affaires en cours

Le chef du gouvernement, président du Parti social-démocrate (PSD, droite modérée), arrivé au pouvoir il y a un an, mais sans majorité absolue, est mis en cause dans plusieurs affaires. Outre l’affaire de l’entreprise familiale dont le Premier ministre a annoncé qu’elle serait désormais strictement détenue par ses enfants, s’ajoutent des révélations sur d’éventuelles irrégularités dans l’acquisition d’un appartement.

Possibles élections en mai

Les prochaines semaines seront cruciales pour l'avenir politique de Luis Montenegro et du Portugal. Les élections anticipées pourraient redessiner le paysage politique du pays et apporter de nouvelles perspectives pour les citoyens portugais.