Alors que la colère gronde en Suisse contre la stratégie de La Poste, le Conseil des États n'a pas voulu stopper les fermetures de dizaines de guichets traditionnels. Le service universel rendu par la poste, «c'est une volonté politique, ce n'est pas l'addition de quelques chiffres et de présentations Powerpoint d'un manager qui fait quelques années, qui encaisse des bonus et qui ensuite va voir ailleurs». Le plaidoyer du socialiste Pierre-Yves Maillard en faveur du service universel n'a pas convaincu la majorité du Conseil des États, mardi matin, douchant les espoirs de ceux qui voulaient limiter la casse.
Appuyé par d'autres élus romands et tessinois de gauche comme de droite, le Vaudois demandait de soutenir le gel des fermetures des offices postaux annoncées l'an dernier par La Poste, comme l'avait accepté le Conseil national en septembre. L'entreprise a fait savoir l'été dernier qu'elle allait continuer de rayer de la carte des dizaines de guichets traditionnels dans le pays. Habitants, autorités locales et Conseil national s'étaient rapidement mobilisés pour contester cette stratégie.
Les arguments des deux camps
Pierre-Yves Maillard et ses alliés
Pendant le débat, Pierre-Yves Maillard n'a pas manqué d'épingler, sans le nommer, son collègue de parti, Christian Levrat, actuel président du conseil d'administration de La Poste. «Au moins, le président du conseil d'administration a la capacité de se tromper puisqu'il dit aujourd'hui le contraire de ce qu'il disait il y a quelques années», a ironisé le socialiste.
Christian Levrat et Albert Rösti
Christian Levrat a justifié la disparition des offices postaux par l'évolution des habitudes des clients qui sont toujours moins nombreux à se rendre au guichet. «Le service public, ce n'est pas un musée», avait-il déclaré à la «RTS». Le conseiller fédéral en charge du dossier, Albert Rösti (UDC), s'est dit, en tant qu'«originaire de l'Oberland bernois», sensible aux questions qui touchent les zones rurales. «Mais la question que je pose quand je discute avec les gens est: "Veut-on garder un bureau de poste si plus personne n'y va?"», a résumé Albert Rösti qui a promis un grand débat au Parlement sur La Poste en 2027.
Les raisons de la fermeture des offices postaux
Les fermetures des offices postaux sont principalement dues à plusieurs facteurs:
- Évolution des habitudes des clients
- Diminution du nombre de personnes se rendant au guichet
- Changements technologiques et numériques
Ces raisons ont été mises en avant par Christian Levrat et Albert Rösti pour justifier la décision de La Poste de fermer des guichets traditionnels. Cependant, cette décision reste controversée et continue de susciter des débats passionnés au sein du Conseil des États et parmi la population suisse.