À 89 ans, le Dalaï Lama, leader spirituel en exil des Tibétains, publie un nouveau livre intitulé «Une voix pour les sans-voix». Dans cet ouvrage, il évoque l'avenir du Tibet, une province sous contrôle chinois, et propose un cadre pour l'autonomie de cette région. Le guide spirituel, en exil en Inde depuis la répression meurtrière d’un soulèvement populaire par l’armée chinoise en 1959, offre des réflexions sur une possible voie à suivre pour ses successeurs.
Le Dalaï Lama, considéré par les bouddhistes tibétains comme la 14e réincarnation de leur chef d’il y a environ six siècles, a formellement quitté en 2011 ses fonctions de chef politique. Il a transmis le pouvoir séculier à un gouvernement choisi démocratiquement par quelque 130'000 Tibétains à travers le monde. Depuis, les discussions entre Pékin et les chefs tibétains sont gelées.
Un cadre pour l'avenir du Tibet
Le droit à l'autonomie
Dans son nouveau livre, le Dalaï Lama insiste sur le droit du peuple tibétain à diriger sa terre natale. «Le droit du peuple tibétain à diriger sa terre natale ne peut pas lui être indéfiniment refusé, ni son aspiration à la liberté réprimée pour toujours», écrit-il. Il souligne que maintenir un peuple constamment mécontent ne peut pas conduire à une société solide.
Les craintes des Tibétains en exil
De nombreux Tibétains en exil redoutent que Pékin ne profite de la mort de l’actuel Dalaï Lama pour nommer un successeur entièrement à sa main. La Chine considère le Tibet comme une partie intégrante de son territoire depuis qu’elle a repris en 1950 le contrôle total de cette province auparavant largement autonome.
Les discussions avec la Chine
Le livre «Une voix pour les sans-voix» décrit largement les discussions du Dalaï Lama avec les dirigeants successifs de la République populaire de Chine. «Du jeune homme de 19 ans négociant avec un Mao au sommet de sa puissance jusqu’à mes récentes tentatives de communication avec le président Xi Jinping, j’exprime dans ce livre la sincérité de nos efforts», souligne-t-il.
La voie moyenne
Selon le chef actuel Penpa Tsering, le gouvernement tibétain en exil ne revendique pas une indépendance totale mais une «voie moyenne» sous la forme d’une autonomie durable. «Ce n’est qu’en créant un climat où les deux parties peuvent se parler et négocier librement qu’une paix durable sera possible», plaide le Dalaï Lama dans son livre.
L'espoir d'un avenir meilleur
Le Dalaï Lama exprime son espoir que ce livre offre un cadre pour l’avenir du Tibet après sa mort. «Mon espoir est que ce livre (...) offre un cadre pour l’avenir du Tibet après ma mort (...) des réflexions sur une possible voie à suivre», poursuit-il. Il ajoute que «aucun régime totalitaire, qu’il soit dirigé par un individu ou un parti, ne peut durer éternellement».
En conclusion, le nouveau livre du Dalaï Lama est une œuvre importante qui offre un cadre pour l'avenir du Tibet et des réflexions sur une possible voie à suivre pour ses successeurs. Il insiste sur le droit à l'autonomie du peuple tibétain et plaide pour un climat de dialogue et de négociation libre entre les deux parties.
