L'élection de Trump aux USA a des répercussions dans de nombreux domaines, en Suisse comme ailleurs. Ces derniers jours, plusieurs élus fédéraux se sont exprimés contre l'achat des avions de combat américains F-35, estimant que Trump n'était pas un partenaire fiable. La crainte? Que le prix accordé de 6 milliards pour 36 avions ne soit pas respecté, puisque Washington n'en a pas l'obligation légale, et que la facture finale soit en réalité bien plus élevée.
La Suisse déjà trop engagée pour reculer
Alors que la production ne débutera pas avant 2026, la Suisse semble déjà trop engagée pour se retirer. Selon des chiffres communiqués par le Département fédéral de la défense (DDPS), publiés par «Le Matin Dimanche», 2 millions ont été versés en 2021. En 2022, la somme atteignait 214 millions et, en 2023, 371 millions. Fin 2024, le montant des dépenses était de 654 millions. Si l'on ajoute les versements de ce début d'année, le total avoisinerait les 700 millions de francs.
Des élus divisés sur la question
Pascal Broulis (PLR/VD), membre de la commission de politique de sécurité, estime qu'il est trop tard pour tout stopper. «Quand le vin est tiré, il faut le boire. À partir du moment où la Suisse a signé le contrat des F-35 avec les États-Unis, c’est tout un mécanisme qui se met en place. Les avions sont prévus dans la chaîne de production et cela entraîne des coûts.»
De son côté, Fabien Fivaz (Verts/NE) ajoute: «À ce rythme-là, la Confédération aura dépensé 1 milliard à la fin de cette année pour des avions, dont on ne sait même pas quand ils seront livrés. Cette somme va peser très lourd dans les discussions si nous voulons rompre le contrat.»
Les enjeux financiers et politiques
Les enjeux financiers et politiques de cette décision sont considérables. La Suisse doit non seulement faire face à des coûts déjà engagés, mais aussi à des incertitudes quant à la fiabilité de son partenaire américain. Voici quelques points clés à considérer:
- Les coûts initiaux déjà engagés représentent une part significative du budget total.
- La production des avions ne débutera pas avant 2026, laissant une marge de manœuvre limitée pour des ajustements.
- La fiabilité du partenaire américain est mise en doute, ce qui pourrait entraîner des coûts supplémentaires imprévus.
En conclusion, la Suisse se trouve dans une situation délicate concernant l'achat des avions de combat F-35. Les élus sont divisés sur la question, et les enjeux financiers et politiques sont considérables. La Confédération devra naviguer prudemment pour trouver une solution qui soit à la fois économiquement viable et politiquement acceptable.