La conseillère fédérale Viola Amherd s'est exprimée samedi devant l’assemblée des délégués de la Société suisse des officiers sur la situation sécuritaire de l'Europe. Elle a souligné que la sécurité de la Suisse est «inextricablement liée» à celle de l’Europe, qualifiant la nouvelle donne géopolitique d'«inquiétante».
«Nous vivons une période de grande incertitude», a-t-elle déclaré, en insistant sur l'impact significatif de la guerre d’agression russe sur l’environnement sécuritaire de la Suisse. Les bouleversements géopolitiques récents ont pris une ampleur inquiétante, selon la ministre de la Défense, dont le successeur sera choisi mercredi.
La Suisse face aux défis sécuritaires européens
Renforcement de la coopération sécuritaire
Viola Amherd a mis en avant l'importance de la coopération en matière de politique de sécurité avec les États européens de l’Otan et l’UE. «La sécurité de la Suisse est inextricablement liée à celle de l’Europe. C’est pourquoi, outre le réarmement de l’armée suisse, nous avons travaillé intensément à l’approfondissement de la coopération en matière de politique de sécurité», a-t-elle affirmé.
Critiques de la droite conservatrice
La ministre de la Défense, membre du parti du Centre, a été accusée par la droite conservatrice d’avoir porté atteinte à la neutralité traditionnelle de la Suisse au cours de ses six années en tant que ministre de la Défense. L'UDC (Union démocratique du centre), première force politique du pays, lui a reproché notamment de vouloir rapprocher la Suisse de l’Otan.
La Suisse a refusé d’envoyer des armes à Kiev ou d’autoriser les pays qui détiennent des armes fabriquées en Suisse à les réexporter vers l’Ukraine.
Investissements dans la défense
Mme Amherd a également souligné les efforts de la Suisse pour renforcer ses capacités de défense. Le budget de l’armée, qui était de 4,9 milliards de francs en 2019, s’élève à 5,7 milliards de francs cette année et devrait atteindre 9,7 milliards de francs, soit 1% du PIB, en 2032.
Succession et sommet sur la paix
En tant que présidente de la Confédération suisse l’année dernière, Viola Amherd avait accueilli en juin 2024 le Sommet sur la paix en Ukraine. Les parlementaires doivent choisir mercredi entre deux candidats du Parti du centre pour remplacer Viola Amherd au sein du gouvernement multipartite de sept membres : Markus Ritter et Martin Pfister.
Pas d'envoi d'armes à Kiev
La Suisse maintient sa position de ne pas envoyer d'armes à Kiev, malgré les pressions internationales. Cette décision reflète la volonté du pays de préserver sa neutralité traditionnelle tout en renforçant ses capacités de défense face aux défis sécuritaires actuels.
Les déclarations de Viola Amherd mettent en lumière les défis complexes auxquels la Suisse est confrontée dans un contexte géopolitique en mutation rapide. La coopération internationale et les investissements dans la défense apparaissent comme des éléments clés pour garantir la sécurité du pays.