La Fédération internationale de football (FIFA) a promis mercredi une dotation record d’un milliard de dollars (environ 890 millions de francs) aux 32 équipes participant à la nouvelle Coupe du monde des clubs, qui aura lieu du 14 juin au 13 juillet aux Etats-Unis. Cette somme, plus de deux fois supérieure à celle offerte aux équipes du Mondial 2022 au Qatar, fait de ce tournoi quadriennal un événement majeur malgré les critiques concernant la surcharge du calendrier.
Un pactole inédit pour les clubs participants
Comparaison avec d'autres compétitions
A titre de comparaison, le «prize money» du Mondial 2022 au Qatar n’était que de 440 millions de dollars (environ 392 millions de francs). La Ligue des champions, dont la nouvelle formule comprend 36 formations, propose elle 2,37 milliards de francs aux qualifiés mais celle-ci court sur plusieurs mois (de septembre au 31 mai pour l’édition 2024/2025).
Répartition des fonds et partenariats
Aucune précision n’a été apportée pour l’instant au sujet de la répartition exacte de cette manne entre les 32 clubs en lice (douze européens dont le Real Madrid, Manchester City, le Bayern Munich ou le PSG, six sud-américains, quatre africains, asiatiques et nord-américains, un venu d’Océanie et l’Inter Miami de Lionel Messi pour représenter le pays-hôte).
Mais son approbation par les 37 membres du «gouvernement» de la FIFA intervient après la signature de plusieurs partenariats, qui ont permis de lever les dernières incertitudes sur les recettes et les retombées financières de cette compétition très décriée, véritable répétition générale à un an du Mondial 2026 organisé aux Etats-Unis, au Canada et au Mexique.
La plateforme britannique DAZN est ainsi devenue le diffuseur exclusif de l’épreuve moyennant 960 millions de francs, selon une source proche du dossier, et la Fédération internationale a également signé des contrats avec des sponsors tels que Coca-Cola, Bank of America, le groupe chinois de téléviseurs et d’électronique Hisense et le brasseur belge AB InBev.
Mécanisme de solidarité
En plus du milliard promis aux équipes qualifiées, un mécanisme de solidarité sera également mis en place pour reverser les recettes de la compétition aux autres clubs du monde, selon une source proche du dossier.
Contexte d'opposition et soutien des clubs
Ce Mondial des clubs, dont la finale est prévue au MetLife Stadium de New York, là où se déroulera celle de la Coupe du monde 2026, va se tenir dans un contexte d’opposition grandissante contre les cadences infernales dans le football. Le syndicat mondial des joueurs (Fifpro) et l’Association européenne des ligues ont ainsi déposé en octobre 2024 une plainte auprès de la Commission européenne contre la FIFA, accusée d’abuser de sa position dominante concernant l’élaboration du calendrier.
Plusieurs joueurs de premier plan, comme le Ballon d’Or espagnol Rodri, le défenseur néerlandais Virgil Van Dijk ou le Français Aurélien Tchouaméni ont même émis l’idée d’une grève pour protester contre l’accumulation des matches, déjà perceptible avec la nouvelle Ligue des champions cette saison.
Le président de la FIFA Gianni Infantino s’appuie en revanche sur le soutien des clubs, notamment de la puissante ECA (Association des clubs européens) dirigée par le président du PSG Nasser Al-Khelaïfi.
Le dirigeant qatarien a ainsi fermement défendu le tournoi, dimanche dans une interview accordée aux médias allemands Bild et Die Welt, expliquant que les clubs devaient «générer plus d’argent».
«Nous voulons être plus présents sur différents marchés, y compris aux États-Unis. La Coupe du monde des clubs est une excellente opportunité pour cela», a-t-il déclaré, ajoutant que les négociations se poursuivaient au sujet du partage des primes de performance et de participation qu’il souhaite plus conséquentes pour les douze clubs européens.