Le narcotrafiquant Mohamed Amra, interpellé le 22 février dernier en Roumanie, a profité de nombreux appuis en France durant sa cavale de neuf mois. Selon la procureure de Paris, Laure Beccuau, Amra s'est caché notamment à Compiègne et à Rouen avant d'être arrêté.
Lors de son intervention sur France 2, Mme Beccuau a révélé que Mohamed Amra a trouvé refuge à Compiègne peu après son évasion mortelle au péage d'Incarville dans l'Eure en mai 2024, évasion qui a coûté la vie à deux agents pénitentiaires. Par la suite, il s'est déplacé à Rouen, où il a également bénéficié de soutien logistique.
Les étapes de la cavale de Mohamed Amra
Compiègne: Premier refuge après l'évasion
«L’un des lieux d’hébergement de Mohamed Amra a pu se situer dans la ville de Compiègne», a déclaré Laure Beccuau. Cette étape de sa cavale s'est déroulée «plutôt tôt» après son évasion spectaculaire. Les enquêteurs cherchent encore à déterminer si Amra est arrivé directement à Compiègne ou s'il a transité par un autre lieu avant de s'y installer.
Rouen: Un soutien logistique crucial
Après Compiègne, Mohamed Amra s'est dirigé vers Rouen, où il a continué à bénéficier de l'aide de ses complices. «Il y eu la ville de Rouen», a confirmé Mme Beccuau, soulignant l'importance des réseaux de soutien qui ont permis à Amra de rester en liberté pendant neuf mois.
Dix-neuf personnes mises en examen
À ce jour, dix-neuf suspects, dont Mohamed Amra, ont été mis en examen à Paris. Parmi eux, huit nouvelles personnes ont été placées en garde à vue depuis lundi. Ces individus sont principalement des «logisticiens qui ont permis de dissimuler Mohamed Amra après son évasion», a précisé la procureure.
Interpellations au Maroc et en Espagne
Trois hommes font l'objet d'une notice rouge Interpol: Albinou Dasylva, Alan Gomes et Adonis Correa. Albinou Dasylva et Alan Gomes ont été interpellés au Maroc, tandis que Fernando D., dit «Abe», a été arrêté en Espagne. Ces trois individus pourraient être remis à la France ou extradés dans les prochains jours ou semaines.
Adonis Correa, suspecté d'être un «membre actif du commando», aurait échappé aux opérations d'interpellation lundi, selon différents médias. La plupart des mis en cause déjà interrogés par la justice «se refusent à toute déclaration et gardent le silence», a indiqué Mme Beccuau, bien que certains commencent à fournir des explications dans ce «dossier tentaculaire».
Poursuite des investigations
La procureure a également mentionné que les enquêteurs ont eu «début février (...) la conviction que la manière dont on pistait (Mohamed Amra) était la bonne et que c'était bien lui derrière les sonnettes qui carillonnaient».
Les investigations se poursuivent pour élucider tous les aspects de cette affaire complexe et identifier tous les complices de Mohamed Amra. La coopération internationale et les efforts des forces de l'ordre seront cruciaux pour démanteler le réseau de soutien qui a permis à Amra de rester en liberté pendant si longtemps.